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Une basketteuse d'1,65 m aux jeux Olympiques, c'est rare, mais ça se trouve, mais que l'une d'elles, Olivia Epoupa, fasse partie des meilleures rebondeuses de son équipe, la France, c'est franchement incongru.
Et pourtant, contre l'Australie mardi, la jeune meneuse de 22 ans, chargée de la lourde tâche de remplacer la star Céline Dumerc à Rio, a capté sept ballons au milieu des géantes en jaune, soit plus que n'importe quelle autre Française.
Un hasard? Pas du tout. Epoupa est troisième chez les Bleus dans cette catégorie statistique habituellement réservée aux grandes, voire très grandes, avec cinq unités par rencontre. Dans son club de Toulouse, qu'elle va quitter après l'été pour Villeneuve-d'Ascq, elle tournait à huit en 2014-2015 et à 6,7 en 2015-2016.
C'est grâce à un rebond offensif pris par elle à une seconde de la fin, suivi d'une passe décisive à Endy Miyem, que les Bleues ont arraché un succès crucial dans le deuxième match, contre le Belarus.
"Elle va vite, elle a de la détente, elle est maligne, elle se faufile et si on ne la contrôle pas au départ, elle prend des rebonds. C'est pour ça que je lui demande d'y aller faire un tour de temps en temps", explique la sélectionneuse Valérie Garnier.
Pour la capitaine Isabelle Yacoubou , une spécialiste du haut de ses 190 cm, les grandes qualités d'Epoupa sont "le timing et la détente". L'intéressée préfère souligner le rôle de "la détermination". "Je n'ai pas de secret. J'essaie seulement de donner le maximum", dit-elle.
De la détermination, il en fallait pour assumer le rôle de meneuse N.1 après l'entorse à la cheville de Dumerc, l'inspiratrice des "Braqueuses" médaillées d'argent à Londres.
- MVP chez les jeunes -
"Elle a les clefs de la maison et elle assume comme si elle avait toujours fait ça. Elle fait une grosse défense, elle pique des ballons, elle relance", apprécie Valérie Garnier.
Après trois matches, deux gagnés contre la Turquie (55-39) et le Belarus (73-72) et un perdu contre l'Australie (89-71), Epoupa est la deuxième marqueuse française (11,7 points de moyenne) et la meilleure passeuse (4,3 passes). Elle a aussi volé un total de 11 ballons, sa grande spécialité, le tout lui donnant bien sûr la meilleure évaluation (18,3).
Ces performances ne surprennent personne dans le milieu du basket, même si l'histoire s'accélère à Rio. La Parisienne, qui a commencé à l'âge de onze ans dans le XVIIIe arrondissement avant de poursuivre sa formation à l'Insep, est depuis plusieurs années l'un des grands espoirs français.
Avant sa première sélection seniors en mai 2015, elle avait accumulé les médailles avec les jeunes, dont l'or européen avec les moins de 18 ans (en 2012) et les moins de 20 ans (en 2014). Elle avait été élue à chaque fois MVP (meilleure joueuse).
"Elle confirme tout le bien qu'on pense d'elle. Mais laissons-lui le temps de grandir et de prendre la place qui lui est destinée", dit Yacoubou.
Du temps, les Françaises n'en ont pas à perdre à Rio. Il leur faudra battre le Brésil jeudi pour se qualifier pour les quarts de finale, puis probablement le Japon samedi pour éviter les Américaines.
"Les Brésiliennes vont avoir les crocs. C'est l'équipe qui en voudra le plus qui va l'emporter", prévoit Epoupa, dont la performance sera sans aucun doute cruciale.