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Les basketteuses françaises se trouvent devant une montagne, les Américaines, en demi-finale des jeux Olympiques, jeudi à Rio (19h00 locales, 00h00 françaises), mais pour Valériane Ayayi, l'une des révélations du tournoi à 22 ans, les stars de la WNBA sont "des filles avec deux bras et deux jambes".
Cinq titres olympiques d'affilée, 47 matches de rang gagnés aux Jeux, un écart moyen de 41,6 points lors de ses six premiers matches à Rio: la version féminine du "Team USA" a de quoi intimider les plus intrépides. Même sans convoquer le souvenir de la finale de 2012, gagnée de 36 points, 86 à 50, par les Américaines face aux "Braqueuses".
Pourtant les Bleues ne s'en cachent pas: elles "se prennent à rêver". "Tous les matches sont à jouer. Ce sont les USA certes, mais elles peuvent aussi être moins bien un jour", estime Ayayi.
Alors se faire plaisir contre les meilleures joueuses du monde, pourquoi pas, mais en gardant un fol espoir dans un coin de l'esprit. "Bien sûr qu'il y a aussi l'idée de créer une surprise! De toute façon dans tous les matches on se fait plaisir, il n'y a que comme ça qu'on peut gagner!", assure la joueuse.
Les héritières des "Braqueuses", qui ne sont plus que trois à avoir vécu l'aventure de Londres - Isabelle Yacoubou , Endy Miyem et Sandrine Gruda - ont montré un cran épatant à Rio, y compris les trois plus jeunes, la meneuse Olivia Epoupa (22 ans), l'arrière Marine Johannes (21 ans) et Valériane Ayayi.
Il en fallait pour digérer le forfait de la capitaine Céline Dumerc, blessée à la cheville trois jours avant le début des Jeux. Le coup dur a eu pour effet de surmotiver les novices, soudain chargées de responsabilités accrues, et aussi de les libérer de la pression d'un résultat devenu aléatoire.
- "Jouer notre carte à fond" -
"On sait que l'équipe a besoin de nous les jeunes, de cette fougue, de cette innocence. Certes, ça court un peu partout quand il n'y a que des jeunes sur le terrain, mais ça fait partie de l'équipe de France actuelle. Les anciennes sont toujours là pour nous recadrer ou au contraire pour nous pousser et nous dire de continuer", explique Ayayi.
Cette superbe athlète d'1,84 m, qui allie vitesse, puissance et élégance gestuelle, a été omniprésente des deux côtés du terrain. Elle a contribué à la très bonne performance d'ensemble des Bleues en défense, notamment lors de la victoire sur le Canada, 68 à 63, en quarts de finale.
Dans ce match, c'est aussi elle qui a empêché les Canadiennes de s'envoler au score dans une première mi-temps difficile en inscrivant ses douze points avant la pause. Et en n'hésitant jamais à prendre ses responsabilités, en attaquant le cercle ou en tirant de loin.
"J'ai vécu pas mal de matches décisifs avec Montpellier cette saison", explique l'ailière, championne de France avec le club languedocien, qui tourne à 8,2 points et 4,3 rebonds de moyenne en six rencontres aux jeux Olympiques.
Contre les Américaines, ce sera bien sûr une autre histoire, mais Valériane Ayayi le promet: les Bleues "vont jouer (leur) carte à fond".