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Pour la sixième fois en six ans, les Français se frottent aux Espagnols mercredi (14h30 locales, 19h30 françaises) à Rio dans un match-couperet d'une grande compétition, un quart de finale des jeux Olympiques.
Cette rencontre marquera la fin de la carrière internationale d'une légende du basket, Tony Parker si les Bleus perdent, Pau Gasol si c'est la "Roja".
"Ce serait cruel de terminer contre eux", reconnaît Nicolas Batum, qui ne fait pas mystère des rapports moins qu'amicaux entretenus par les Français et leurs voisins. "On les déteste parce qu'ils sont forts, et ils nous détestent parce qu'on est fort et qu'on peut leur poser des problèmes", lance-t-il.
Les rivaux se sont fait trop de mal l'un à l'autre pour s'apprécier. En 2014, la France avait gâché la Coupe du monde de l'Espagne en la battant en quarts de finale devant son public. L'équipe ibérique lui avait rendu la monnaie de sa pièce en demi-finale de l'Euro-2015 à Lille. En cinq affrontements, le bilan est de trois victoires pour l'Espagne (2011, 2012, 2015) et deux pour la France (2013, 2014).
Les moments les moments chauds n'ont pas manqué sur le terrain et en dehors. Mais cette année, il n'y aura pas de ces déclarations guerrières "qui ne servent à rien" selon Batum. Pas de "on va leur rentrer dedans" ni de "on va leur clouer le bec" donc, et a priori pas d'accrochage sur le parquet non plus. "C'est peut-être la seule erreur de ce type que j'ai faite sur un terrain. Jamais je ne la referai", explique Batum à propos de son mauvais geste du quart de finale des JO-2012. A Londres, on n'était pas passé loin de la bagarre.
- Parker de retour -
L'entraîneur Vincent Collet tient d'ailleurs à évacuer "le côté émotionnel de la rencontre" pour se concentrer sur le jeu: "On ne peut pas avoir beaucoup plus envie que nous l'an passé ou qu'eux il y a deux ans. Dans les deux cas, ce n'est pas ça qui a fait la différence. C'est la façon jouer qui la fera". "Il faut trouver le chemin, et le chemin c'est une attaque propre et judicieuse. Il faut qu'on soit plus lucide que l'année dernière", dit-il. A l'Euro, les Bleus avaient mené de 11 points dans le dernier quart-temps avant une terrible panne offensive.
La clef sera aussi, comme toujours, de limiter l'impact du pivot Pau Gasol , "le joueur européen le plus dominant en Europe depuis dix ans", selon Collet. L'an dernier, le grand Catalan, âgé de 36 ans, avait battu la France à lui tout seul en marquant 40 points. Et il est tout aussi essentiel en défense. "C'est le gardien du temple", dit le sélectionneur.
L?Espagne a mal commencé le tournoi, comme d'habitude, avec deux défaites contre la Croatie et le Brésil et un succès étriqué sur le Nigeria, avant de monter en puissance contre la Lituanie et l'Argentine. A l'Euro aussi, elle était passée à un point de l'élimination au premier tour pour finir avec la médaille d'or au cou. "Les trois premiers matches, ce n'était pas eux", pense Batum.
Les Français sont un peu sur la même trajectoire. Pas dans le rythme en ouverture du tournoi contre l'Australie, Nando De Colo, Thomas Heurtel, Joffrey Lauvergne et quelques autres ont montré de belles choses dans leurs trois victoires sur la Chine, la Serbie et le Venezuela, et même lors de la défaite de trois points (100-97) contre les Etats-Unis, sans Tony Parker, ménagé à cause d'une douleur à l'orteil. La star sera de retour pour le quart. "C'était juste une petite contusion. Il s'est entraîné hier (lundi) et c'était rassurant", a dit Collet.