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Jouera-t-il ou ne jouera-t-il pas? L'Espagne est suspendue au mollet de sa star Paul Gasol avant la demi-finale du tournoi olympique de basket contre les États-Unis, vendredi à Rio.
Le pivot de 2,13 m traîne une contracture depuis l'avant-dernier match de poule. Il a joué les suivants, mais son rendement s'en est trouvé limité (5 points en quarts contre la France).
"Il ne va pas bien. Je ne peux pas affirmer (qu'il va jouer). Il continue à se soigner", a dit l'entraîneur, l'Italien Sergio Scariolo.
Le Catalan, âgé de 36 ans, n'est certes pas douillet. A l'Euro-2015, il souffrait aussi du mollet, ce qui ne l'avait pas empêché de marquer 40 points contre la France en demi-finales. "On connaît tous l'importance de Pau dans notre équipe, mais sa santé est prioritaire", a dit l'entraîneur.
Avec Gasol au sommet de sa forme, le duel contre les Etats-Unis s'annonce palpitant. Il s'agira du quatrième d'affilée en phase finale des Jeux et les précédents, tous avec Gasol, avaient tenu leurs promesses, surtout la finale de Pékin-2008, un des plus beaux matchs de l'histoire.
Sans lui, le match perdrait de son piment. Depuis quinze ans, le futur joueur de San Antonio est la pierre angulaire de tous les succès de l'Espagne, championne du monde en 2006, trois fois championne d'Europe (2009, 2011, 2015) et double médaillée d'argent olympique. A 36 ans, il est encore le deuxième contreur (13 au total) et rebondeur (8,7 par match) du tournoi olympique, et le meilleur marqueur espagnol (17 points de moyenne).
- Changement d'attitude -
La première défaite d'une équipe de NBA aux Jeux depuis 2004 aurait moins de chance de se produire, mais pour gêner les Américains, la recette resterait la même: jouer le match de sa vie en espérant que l'adversaire aura un jour sans, et privilégier le collectif sur l'individuel. "Il faut jouer à 5 contre 5. En 1 contre 1, ce serait du suicide", prévient Scariolo.
Les Etats-Unis n'ont pas fait très forte impression en première phase. Les trois équipes de valeur de leur groupe les ont accrochés: l'Australie, battue de dix points, la France et la Serbie, de trois. Kevin Durant , Carmelo Anthony ou Klay Thomson ont appuyé tour à tour sur l'accélérateur pour l'emporter, mais le jeu collectif manquait de liant.
En revanche, l'équipe de Mike Krzyzewski n'a pas laissé de place au suspense en quarts face à l'Argentine (105-78), montrant que les choses sérieuses avaient commencé. Le changement d'attitude n'a pas échappé à Scariolo.
"Ils savaient qu'ils finiraient premiers de leur groupe sauf cataclysme. En quarts, ils se sont donnés beaucoup plus, jusqu'à tuer le match", dit-il.
La "Roja", que les Espagnols aiment appeler la ÑBA, avec une "tilde" comme dans España, parce que nombre de ses joueurs sont, ou ont été, dans la grande ligue américaine (Gasol, Rubio, Fernandez, Rodriguez, Mirotic, Calderon), est montée elle aussi en puissance après avoir perdu ses deux premiers matchs. Presque une habitude pour elle.
Dans l'autre demi-finale, l'Australie sera favorite face à la Serbie: les "Boomers" l'avaient emporté nettement (95-80) lors de la première phase.