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Le Français Christophe Lemaitre , en retrait ces deux dernières années, "savait que ça allait revenir" et qu'il serait en mesure de briller aux jeux Olympiques de Rio, où il a décroché jeudi une médaille de bronze sur 200 m au goût de "renaissance".
Q: Quel est votre premier sentiment?
R: J'ai couru vite, c'est ce qu'il fallait faire. Il n'y a rien à dire, j'ai fait ce qu'il fallait pour monter sur la boite. Bien sûr que je suis content. Ne pas être content d'une médaille olympique... A part Bolt qui serait dégoûté d'être médaille d'argent... C'est incroyable."
Q: Comment avez-vous vécu la fin de votre course, où vous étiez au coude-à-coude avec plusieurs concurrents?
R: "Je sentais que j'étais moins fluide. J'ai dû piocher pour faire cette médaille olympique. Je savais que si (le Néerlandais) Churandy Martina était devant moi, je n'étais pas sur le podium, donc il fallait à tout prix que je le passe. Ça se joue sur rien. Mis à part Bolt et De Grasse qui ont fait leur course attendue, c'était serré pour la médaille de bronze, il a fallu se déchirer jusqu'à la fin. Je pensais que ça allait se jouer plus tôt que ça."
Q: En plus vous aviez Usain Bolt dans le couloir voisin...
R: "Ça m'a tué! Quand j'ai vu qu'il me dépassait très vite dans le virage, j'ai dit: +Oh punaise! Ça pue, ça pue.+ En plus, je voyais que je n'arrivais pas à rattraper Churandy Martina aussi vite que je l'espérais. Il fallait vraiment se libérer pour y arriver."
Q: Quel saveur a cette médaille, après deux années de doutes?
R: "Elle a un goût de renaissance, de résurrection. Appelez ça comme vous voulez. J'espère que ce ne sera pas un +one shot+ et que ça va se confirmer dans les années futures. Je l'ai fait juste pour moi. Ça récompense le travail de tout le monde. Les autres qui m'ont critiqué, qui m'ont dit que j'étais fini, je m'en foutais totalement. Je me suis focalisé sur moi-même. Ça m'a un peu touché, car quand on est compétiteur et que l'on fait des contre-perf et qu'en plus on reçoit les critiques de gens, ça touche dans l'orgueil. Mais après on se dit qu'on fait ça d'abord pour soi. J'ai arrêté de courir pour prouver aux autres, j'ai d'abord voulu prouver à moi-même. Je voulais courir pour ma gueule et pas pour les autres et c'est ça qui m'a réussi dans ces championnats. Je suis très content de revenir au plus haut niveau."
Q: Comment situez-vous cette médaille par rapport à celle en bronze des Mondiaux de 2011 à Daegu?
R: "A Daegu, tout me réussissait, je ne connaissais pas la défaite. Là, médaille olympique, c'est largement mieux. Même si le chrono est pas le même, on s'en fiche, ce qui importe c'est les médailles, ça vient récompenser des années de travail. J'ai toujours cru en mes capacités, en ce que je faisais à l'entraînement. Je savais que ce n'était pas mort, que ça allait revenir. C'est la réussite de ma carrière pour le moment, en espérant que ça en appellera d'autres. Je pense que ça m'a fait du bien ces années de galère pour me remettre en question, pour réfléchir et essayer de me métamorphoser en quelqu'un d'autre."
Propos recueillis en conférence de presse