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Le Britannique Mo Farah , vainqueur du 5000 m samedi aux Jeux de Rio, a réalisé son rêve ultime avec un deuxième doublé olympique 10.000/5000 m, après celui de Londres en 2012.
Au-delà de la performance sportive, accomplie avant lui seulement par le Finlandais Lasse Viren (1972-1976), il y a la success-story.
"Si vous avez des rêves, ils peuvent devenir réalité. C'est la victoire qui me comble la plus des quatre", a déclaré le champion d'origine somalienne, qui s'entraîne aux Etats-Unis auprès du controversé Alberto Salazar .
C'est l'histoire humaine, bien d'actualité puisqu'elle parle de réfugiés et d'entraide, qui éclaire le demi-fondeur au sprint acéré.
Entre la Somalie, Djibouti et l'Angleterre, où son père d'origine somalienne est né, Farah a vécu des allers-retours entre deux cultures.
Arrivé en Angleterre à 10 ans, il s'est forgé un caractère. A l'école, il a fait le coup de poing pour se protéger et défendre sa différence.
Et puis, il y a la longue séparation de 12 ans avec son frère Hassan, son jumeau aussi, ingénieur en Somalie. Cette quête de sa moitié a représenté une "longue course".
- Intégration -
Farah est reconnaissant à son pays d'adoption. Un enseignant tenace, qui croyait en ce gamin frêle mais résistant, l'a poussé sur le chemin de l'athlétisme. Paula Ratcliffe, la détentrice du record du monde de marathon, a aussi cru en lui et l'a aidé.
"Quand j'ai pris la tête, je n'allais pas les laisser passer. Je déteste perdre, je suis comme ça depuis que j'étais enfant. C'est tout moi", a souligné le désormais quadruple champion olympique.
Farah est invaincu en grande compétition depuis 2011 et son premier titre mondial, sur 5000 m à Daegu (Corée du Sud). L'Ethiopien Ibrahim Jeilan est le dernier homme qui l'a devancé dans un grand championnat, à Daegu sur 10.000 m. Depuis, outre ses deux doublés aux Jeux, le Britannique a signé deux doublés aux Mondiaux, en 2013 à Moscou et en 2015 à Pékin.
Farah (33 ans) semble invulnérable grâce à sa vitesse terminale -il est recordman d'Europe du 1500 m-, qui lui permet de régler ses adversaires dans un sprint en progression, sa marque de fabrique.
Depuis des années, les Ethiopiens notamment échafaudent des tactiques pour le mettre en échec. Ils n'ont toujours pas trouvé la solution.
A Rio, Farah a ainsi évité l'embouteillage en se dégageant à l'amorce du dernier tour, qu'il a bouclé en 52 sec 23/100e.
"Mes jambes étaient pourtant fatiguées après le 10.000 m. Je ne peux pas y croire. Quand (l'Ethiopien Kenenisa) Bekele gagnait toutes ces médailles, je me disais +une seule ferait mon bonheur+", a rappelé Farah.
Supporter du club de football londonien d'Arsenal, Mo Farah est un papa attentionné. "J'ai réalisé aussi mes rêves pour mes enfants (trois fillettes), parce que la plupart du temps je ne les vois pas. C'est pourquoi vous désirez leur prouver quelque chose ou plutôt la raison des absences".