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De l'ancien et du nouveau ont brillé lors de la deuxième journée d'athlétisme samedi soir à Rio: le Britannique Mo Farah , 33 ans, qui a conservé le titre du 10.000 m, et la Jamaïcaine Elaine Thompson, nouvelle reine du 100 m.
L'indémodable géant des pistes Usain Bolt n'est apparu que quelques minutes, en répétition avant les demi-finales et finale du 100 m dimanche, le rendez-vous majeur des Jeux. L'occasion pour le sextuple champion olympique de vérifier qu'il restait à l'applaudimètre la star des Jeux.
Plus humblement, les Français ne jouaient pas de podiums. De fait, la semaine d'athlétisme risque d'être majoritairement compliquée pour eux.
A l'image de Jimmy Vicaut , qui s'est compliqué la tâche avec un mauvais départ et sera en demi-finale comme avant-dernier qualifié. Tout comme l'autre sprinteur tricolore Christophe Lemaitre , également admis en finale après être arrivé troisième de sa série.
L'un comme l'autre semblent loin, très loin d'une qualification pour la finale.
Plus facile, Renaud Lavillenie , tenant du titre, s'est mis en orbite pour la finale de la perche lundi en franchissant la barre (5,70 m) des qualifications au deuxième essai.
"Il faudra sauter haut, c'est normal, c'est les jeux Olympiques", a concédé avec le sourire le recordman du monde, virtuellement seule vraie chance de médaille d'or pour la France pendant cette semaine de piste.
- Bosse : 'Etre acteur' -
Autre qualifié du jour, Pierre-Ambroise Bosse sera de la finale du 800 m. L'Aquitain s'est conduit en patron dans sa demi-finale. Et au-delà du chrono, c'est la manière qui a séduit.
"A un moment donné, il faut être acteur. Moi? quand je ne suis pas acteur, je n'y arrive pas, tout simplement. Inch allah, pour la finale! J'ai des jambes de feu", a-t-il affirmé.
Mais ceux qui ont vraiment brillé n'étaient pas Français. Mo Farah et Elaine Thompson, notamment, ont fait le show avec une arme fatale commune : la vélocité.
Le demi-fondeur britannique d'origine somalienne a placé son accélération en toute fin de course du 10.000 m, comme à son habitude, mais en souffrant peut-être plus qu'autrefois, pour se libérer des coureurs des hauts-plateaux.
Farah y a ajouté la dramaturgie en tombant au 10e tour. Une chute provoquée involontairement par l'Américain Galen Rupp , son partenaire d'entraînement aux Etats-Unis.
"J'ai pensé: +oh mon dieu, c'est ainsi+. J'ai voulu rapidement recoller avec les gars devant et rester fort. Ce n'est jamais facile, mais j'ai pensé au dur travail à l'entraînement, et au fait que je ne pouvais pas laisser tomber", a raconté Farah, la foi chevillée au corps.
- Harting en famille -
Toute en légèreté, Thompson a de son côté jailli d'une accélération à mi-parcours du 100 m pour se dégager de l'Américaine Tori Bowie et de sa compatriote Shelly-Ann Fraser-Pryce , l'or de Pékin et de Londres qui s'était faite teindre les cheveux aux couleurs de son pays.
A la longueur, le sixième et dernier essai des concours est devenu talisman au stade Joao Havelange: l'Américain Jeff Henderson en a fait son tremplin pour l'or, avec un bond de 8,38 m au terme d'un irrespirable suspense.
Idem pour l'Allemand Christoph Harting, devenu champion olympique du disque avec un 6e et dernier essai à 68,37 m, succédant ainsi à son frère aîné Robert, sacré à Londres et éliminé la veille en qualifications.
Chez les Harting, tout est affaire de famille, de gènes et de culture. Au temps de la RDA, Gerd (le père) et Bettina (la mère) étaient d'honnêtes lanceurs, respectivement de disque et de poids.
Dans la soirée enfin, la jeune Belge Nafissatou Thiam, pas encore 22 ans, s'est parée de l'or de l'heptathlon devant la championne sortante, la Britannique Jessica Ennis-Hill, et la Canadienne Brianne Theisen Eaton.
Thiam est la fille d'un championne vétéran des épreuves combinées. Filles et fils de: le film devient un classique.