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Dopage, suspensions, corruption: l'athlétisme, sport olympique N.1, débarque à Rio essoufflé par des mois de polémiques et compte sur ses stars, à commencer par le Jamaïcain Usain Bolt , pour remettre le sport au centre des jeux Olympiques.
Jusqu'ici, tout ne va pas bien. Mais au moins, il est là: Bolt, blessé durant les sélections jamaïcaines début juillet, convalescent au meeting de Londres le 22, a pris ses quartiers à Rio la semaine passée.
Et c'est l'athlétisme mondial qui retient son souffle. Que seraient les Jeux, et a fortiori les épreuves d'athlétisme (12-21 août), sans leur figure planétaire ?
"C'est un problème de riches. Bolt est important, mais il n'est pas le seul athlète à aller à Rio", tempère Sebastian Coe , président de la Fédération internationale (IAAF), ancien double champion olympique du 1500 m, qui sait bien que l'athlétisme ne se résume pas à un seul homme.
Tout de même. La présence du sextuple champion olympique -qui risque de perdre une médaille en relais après le contrôle positif de son équipier Nesta Carter à Pékin-2008- assure au sport olympique N.1 un premier succès médiatique.
Bolt sera en quête d'un nouveau triplé (100, 200 et 4x100 m), après ceux de Pékin-2008 et Londres-2012.
De quoi comptabiliser 9 médailles d'or en tout, et rejoindre le Finlandais Paavo Nurmi et l'Américain Carl Lewis au rang des athlètes les plus titrés de l'histoire des Jeux en athlétisme.
Quoi qu'il fasse cependant, les ombres ne seront jamais loin.
Comme à Pékin en août dernier pour les Mondiaux, son duel face à l'Américain Justin Gatlin , ancien dopé suspendu à deux reprises -cinq ans en tout-, revêtira une forme de lutte du bien contre le mal.
Une antienne pour l'athlétisme, qui devra compter sur ses plus grandes stars à leur meilleur niveau pour faire oublier les scandales.
- Lavillenie en mission -
L'absence de la Russie est programmée, comme son dopage ces dernières années.
Un coup de massue pour ce géant de l'athlétisme, qui figure le plus souvent dans la foulée des Américains au tableau des médailles olympiques dans ce sport.
La seule Darya Klishina, qui s'entraîne à la longueur aux Etats-Unis depuis fin 2013, portera sur ses épaules la fierté de tout un peuple.
Où en sont les héros de Londres-2012, et peuvent-ils raviver la flamme ?
Le Britannique Mo Farah sera bien là. Lui aussi a vu le spectre du dopage s'approcher à grandes foulées, avec une enquête sur son entraîneur Alberto Salazar .
Mais le double champion olympique 5000/10000 m a continué sa route et délivré une copie parfaite depuis quatre ans: doublé également aux Mondiaux 2013 et 2015 et aux Championnats d'Europe 2014.
Le Kényan David Rudisha , auteur de la performance des JO de Londres -record du monde sur 800 m- tentera de faire coup double.
L'Américaine Allyson Felix , athlète la plus médaillée (6) de l'histoire des JO en athlétisme, a échoué à se qualifier sur le 200 m. Mais elle peut enfin espérer le titre sur 400 m.
Cocorico ! L'autre star mondiale de l'athlétisme est française: le perchiste Renaud Lavillenie .
L'homme de Clermont-Ferrand, champion olympique 2012, peut devenir le deuxième perchiste de l'histoire seulement à conserver son titre, après l'Américain Bob Richards (1952/1956).
Lavillenie a pris une autre dimension en quatre ans, avec son record du monde (6,16 m) subtilisé aux perches de Sergueï Bubka en février 2014.
La délégation française rêve de ramener plus que les trois médailles décrochées à Londres.
Outre Lavillenie, le clan tricolore comptera sur Mahiédine Mekhissi (3000 m steeple, double vice-champion olympique), son éternel marcheur Yohann Diniz (50 km) et sur le prometteur décathlonien Kévin Mayer. Une bonne nouvelle n'est pas à exclure sur le sprint ( Jimmy Vicaut , Christophe Lemaitre ) et surtout sur les haies, où l'école française compte plusieurs représentants de niveau mondial (Dimitri Bascou, Wilhem Belocian et Pascal Martinot-Lagarde).