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© AFP/Fabrice COFFRINI
Le président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), Sebastian Coe
lors de la cérémonie d'ouverture des JO de Rio, le 5 août 2016
Sebastian Coe , président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), a alterné entre fermeté et ouverture mercredi à Rio en accablant Moscou dans sa gestion du dopage tout en évoquant son retour, à terme, dans l'athlétisme mondial.
A deux jours du début des épreuves d'athlétisme des JO de Rio, chacun sait que les Russes ne seront pas au stade olympique vendredi, mais qu'ils risquent pourtant d'y occuper toute la place.
"Je suis allé visiter le village olympique lundi. Et je vous assure que les discussions entre les athlètes portaient beaucoup plus sur la qualité de la nourriture ou celle des chambres que sur la présence ou non des Russes", a plaisanté Sebastian Coe lors d'une conférence de presse dans le centre de Rio.
Le Britannique peut bien botter en touche. La question, par exemple, de l'absence de la Tsarine de la perche Yelena Isinbayeva, jamais contrôlée positive, et de la présence dans le même temps de l'Américain Justin Gatlin , double suspendu, risque de polluer l'ambiance sur la piste du stade olympique.
Surtout si Gatlin, lui même suspendu deux fois pour dopage (cinq ans au total), venait en plus à reconquérir le titre de champion olympique du 100 m dimanche soir.
"Vous savez ce que je pense du cas Gatlin. Mais il est éligible, les règles sont ainsi, et on doit lui accorder la courtoisie qu'on accorde à n'importe lequel des athlètes qui est éligible", a souligné Coe.
Le président de l'IAAF a donc choisi de se muer en diplomate pour dresser le tableau de la situation.
D'abord, le bâton: "Je crains que la Russie ait abandonné de manière cataclysmique ses athlètes", a-t-il lancé pour illustrer le dopage d'Etat qui gangrène non seulement son athlétisme, mais de nombreux sports, selon le rapport McLaren consacré au sujet.
Ensuite la carotte: "L'objectif doit être de réintégrer la Russie".
- 'une compétition extraordinaire' -
La Task Force, le groupe de travail créé spécialement pour déterminer si le pays fait suffisamment d'efforts pour respecter les consignes de l'Agence mondiale antidopage (AMA), a encore de longues journées de travail devant lui.
"A partir du moment où nous avons pris la décision de suspendre la Fédération russe, un processus a été mis en place. Des critères ont été établis. La priorité est de réintroduire cette fédération", a développé M. Coe.
Pour autant, il n'existe pas encore actuellement de "cadre établi en ce qui concerne les délais de réintégration" de la Russie dans le giron mondial de l'athlétisme, a-t-il reconnu.
La suspension de la Fédération russe d'athlétisme (Araf), effective en novembre 2015 et renouvelé le 17 juin dernier, a débouché sur la quasi absence d'athlètes russes aux Jeux, à l'exception d'une seule +repêchée+, la sauteuse en longueur Darya Klishina, qui s'entraîne depuis fin 2013 aux Etats-Unis.
Seuls les Russes qui auraient pu prouver qu'ils n'avaient pas été entachés par le système, c'est à dire ceux qui s'entraînent à l'étranger, pouvaient de facto être repêchés.
Au total, sur les 68 sélectionnés par le pays, 67 athlètes russes se sont vus refuser le droit de participer aux Jeux, une décision confirmée ensuite par le Tribunal arbitral du sport de Lausanne (TAS).
"Nous assisterons, j'en suis sûr, à une compétition extraordinaire", a voulu positiver M. Coe. Comme toujours, seuls les résultats - des compétitions comme des analyses antidopage - en décideront.