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Brenda Martinez, engagée sur le 1500 m des jeux Olympiques de Rio, incarne sur la piste le rêve américain de nombreux Mexicains qui franchissent la frontière, comme ses parents ont pu le faire lorsqu'ils étaient adolescents.
Son père, originaire de Zacatepec, dans la province de Morelos, a rejoint seul les Etats-Unis à l'âge de 14 ans. Sa mère, originaire de Mexico, est elle aussi arrivée toute seule dans ce nouveau pays alors qu'elle n'avait que 17 ans.
"Il était plus facile de traverser la frontière que maintenant. C'était une autre époque. Ils sont partis à la recherche d'une vie meilleure", raconte Brenda Martinez.
"Ma mère, sans logement à son arrivée, a été accueillie par une dame. Dans la maison, vivait aussi son neveu... qui est devenu ensuite mon père. C'est comme ça qu'ils se sont connus. Ma mère, qui cherchait un travail, n'importe lequel, s'est retrouvée à faire partie de la famille", ajoute l'athlète de 28 ans.
Brenda Martinez a vu le jour dans la ville californienne d'Upland. Elle ira ensuite vivre à Rancho Cucamonga puis à Beverly Hills: toujours, finalement, non loin de ses racines mexicaines, en Californie.
"Je vis dans les montagnes à une heure de chez mes parents", explique l'athlète, fière de ses origines et de ses parents.
"J'étais une petite fille avec beaucoup d'énergie, alors mes parents m'ont inscrite en athlétisme à l'âge de cinq ans", ajoute-t-elle.
Médaillée de bronze aux Mondiaux de Moscou en 2013 sur 800 m, elle a échoué à se qualifier sur cette distance pour Rio-2016, chutant aux sélections. Elle s'alignera donc seulement sur le 1500 m.
Bien que sa langue maternelle soit l'espagnol, elle affirme l'avoir perdu depuis.
"J'ai étudié dans une classe bilingue espagnol-anglais pendant deux ans, puis ensuite uniquement en anglais. Mes parents veulent que je continue à parler l'espagnol, mais j'ai passé beaucoup de temps sans le faire, et je crois qu'il faudrait que je prenne des cours pour le réapprendre!", estime-t-elle.
- Des contacts avec le Mexique -
Contactée à une époque par le Mexique, Brenda Martinez n'a jamais envisagé de courir pour le pays de ses parents.
"Le Mexique m'a contactée, mais j'ai toujours voulu courir pour les Etats-Unis, où je crois pouvoir faire de meilleures choses. Le Mexique, ce sont mes racines, mais je suis née aux Etats-Unis, et je n'ai jamais envisagé de courir pour eux", souligne-t-elle.
Brenda Martinez, qui disputera ses premiers jeux Olympiques à Rio, s'est installée dans la hiérarchie mondiale depuis quelques années: deuxième en 2014, puis quatrième 2015 en Ligue de diamant, sur 800 m.
En 2016, aux Mondiaux en salle de Portland, elle a pris la 5e place du 1500 m.
"Je ne me fixe pas d'objectif quand j'arrive dans un grand championnat. Je n'aime pas me mettre de pression", avoue-t-elle.
Son premier désir à Rio sera donc de passer les séries, puis elle verra tour après tour: "Toutes celles qui seront en finale sont des médaillables en puissance. Je veux y aller en confiance, mais tout est possible. Il faut croire en soi".
La favorite de l'épreuve sera la Kényane Faith Kipyegon, 22 ans seulement, mais invaincue cette saison.
L'autre grande favorite sera l'Ethiopienne Genzebe Dibaba, détentrice du record du monde depuis 2015, mais qui s'est blessée en juillet. De plus, son entourage s'est retrouvé impliqué dans des soupçons de trafic de produits dopants.
Les autres aspirantes au podium seront la Britannique Laura Muir et l'autre Ethiopienne Dawit Seyaum.
A l'avenir, Martinez n'exclut pas de passer sur des distances plus longues, le 5.000 ou encore le 10.000 m.
Tokyo-2020 pourraient alors être ses deuxièmes JO, à 32 ans.
En attendant, elle espère bien ramener de Rio une médaille olympique, qu'elle dédiera évidemment à ses parents et, quelque part, au Mexique.