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Les cinq athlètes sud-soudanais de la première "équipe des athlètes olympiques réfugiés" espèrent que leur participation aux JO de Rio contribuera aux efforts de paix dans leur pays meurtri par la guerre.
Composée de 10 sportifs, cette équipe unique en son genre et composée de réfugiés a été sélectionnée par le Comité international olympique (CIO) en juin et disputera les JO sous la bannière des cinq anneaux entremêlés, alors que le monde fait face à la plus grande crise migratoire depuis la Seconde guerre mondiale.
Les cinq Sud-Soudanais de l'équipe, trois hommes et deux femmes, sont tous des coureurs, repérés et sélectionnés dans les camps de réfugiés du Kenya, notamment Dadaab et Kakuma.
Après de longues semaines d'entraînement, il s'apprêtent à s'envoler pour Rio.
"L'équipe s'est bien entraînée dans les collines de Ngong (près de Nairobi) et j'espère qu'ils vont faire de bonnes performances à Rio", explique à l'AFP la chef de la mission, l'ancienne athlète olympique kényane Tegla Loroupe.
Au-delà de leurs talents de coureurs, les cinq Sud-Soudanais de l'équipe ont en commun d'être issus de familles qui ont fui la guerre civile au Soudan (1983 - 2005). Guerre qui a débouché sur l'accession à l?indépendance du Soudan du Sud en 2011.
- 'Notre pays régresse' -
Aucun d'entre eux n'a vécu dans le Soudan du Sud indépendant. Mais tous ont à l'esprit la guerre civile et les atrocités qui ont martyrisé le pays depuis 2013, et leur donnent aujourd'hui une raison supplémentaire de se dépasser sur la piste olympique.
"C'est tellement triste de voir que notre pays régresse alors qu'il devrait aller de l'avant", confie à l'AFP James Nyang Chiengjiek, aligné sur le 400 m messieurs.
La capitale du Soudan du Sud, Juba, a été le théâtre de nouveaux combats meurtriers début juillet, accompagnés d'exécutions sommaires de civils et de nombreux viols, qui mettent en péril un fragile accord de paix conclu en août 2015.
"J'espère que nos dirigeants vont s'appuyer sur notre participation aux JO pour amener la paix à notre peuple, car le sport a longtemps été considéré comme un facteur d'unité", ajoute James.
Piech Bur Biel a fui le pays avec sa mère et son frère en 2002, alors qu'il n'avait que 7 ans. Réfugié dans l'immense camp de Kakuma (environ 200.000 personnes), il n'a pas revu son père depuis.
"Je ne suis peut-être pas un bon coureur actuellement, mais mon devoir c'est de retourner (au Soudan du Sud) et faire émerger (de nouveaux talents) dans mon pays", explique modestement le jeune homme de 21 ans.
- 'Ambassadeurs pour la paix' -
Après le 800 m olympique, il entend revenir à Malakal, grande ville du nord du pays parmi les plus durement touchées par la guerre civile qui oppose les troupes du président Salva Kiir à celles de son vice-président Riek Machar.
Les athlètes se sont principalement entraînés dans les collines de Ngong, à une quarantaine de km de Nairobi et ont affiné leur préparation, aussi bien physique que mentale, en passant deux semaines en altitude dans l'ouest du pays, aux côtés de la crème du demi-fond et du fond mondial, les coureurs kényans.
"Ça n'a pas été facile au début. Nous avons dû surmonter de nombreux défis pour les former et leur faire prendre conscience qu'ils pouvaient être de bons athlètes", explique leur entraîneur, le Kényan Joseph Domongole.
"Ça a été un grand privilège de manger et de s'entraîner avec les Kényans, qui sont considérés comme les meilleurs du monde. Nous allons à présent aux Jeux avec plus de confiance en nous, pour défier d'autres athlètes de haut niveau. Nous ne serons pas intimidés", confirme James.
Au-delà de leurs performances à Rio, l'entraîneur de ces athlètes hors normes veut croire qu'il joueront un rôle essentiel à leur retour pour leur pays, dont ils deviendront "des ambassadeurs pour la paix".
Le Soudan du Sud, qui a été reconnu par le CIO en 2015, sera également représenté pour la première fois aux Jeux de Rio, avec au moins deux athlètes.