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Dans quelles conditions se tiendra le cyclisme sur piste aux JO de Rio? A deux mois de l'échéance, le chantier du vélodrome olympique concentre l'essentiel des inquiétudes concernant l'organisation des Jeux, entre alarmant retard et litige judiciaire.
Cette enceinte, sise dans le Parc olympique de Barra da Tijuca (centre névralgique des JO dans l'ouest de Rio), devait officiellement être achevée à la fin de l'année 2015.
Or, après un premier report, l'épreuve test prévue pour fin avril début mai a dû être annulée du fait des retards dans les travaux de ce bâtiment de forme ronde. Les organisateurs des Jeux (5-21 août) l'ont remplacée par de simples "journées d'entraînement" fin juin.
C'est-à-dire des essais qui ne se feront pas en conditions réelles, ce qui a fait bondir l'Union cycliste internationale (UCI), échaudée depuis des mois.
"L'UCI demeure extrêmement préoccupée au sujet des retards répétés dans la construction du vélodrome et l'a régulièrement fait savoir au Comité d'organisation Rio2016 et au Comité international olympique (CIO)", a dit son président, Brian Cookson, dans une déclaration transmise à l'AFP.
"Ça a été un projet très difficile et le fait que ces retards aient constamment repoussé toute forme d'épreuve test est très inquiétant", a-t-il ajouté. "Il reste encore beaucoup à faire pour assurer aux coureurs les meilleures conditions de compétition possibles. Le temps presse plus que jamais".
"L'échéancier est très tendu", a pour sa part indiqué vendredi à l'AFP Christophe Dubi, directeur en charge des Jeux olympiques au CIO. Dans le langage traditionnellement policé du CIO, on peut y déceler une certaine appréhension.
- 'Fin juin' -
Du côté des organisateurs, on relativise.
"La piste est déjà là, elle a été posée il y a plus d'un mois. Ce qui reste à faire, ce sont les compléments des installations qui restent à finir", a déclaré le président de Rio2016 Carlos Nuzman à Lausanne, dans un entretien à l'AFP mercredi, à la veille de l'état des lieux des JO qu'il doit dresser devant la Commission exécutive du CIO.
"C'est la mairie qui est responsable du suivi des travaux mais je crois que la livraison va se faire fin juin, je ne sais pas exactement le jour", a-t-il ajouté, assurant que "les constructeurs sont au travail et travaillent très fort".
"Une livraison fin juin, c'est ce que nous voulons et ce dont nous avons parlé avec M. Cookson", a encore assuré le Brésilien.
Le Vélodrome avait déjà connu un contre-temps en mars avec des "problèmes logistiques" dans l'acheminement du pin de Sibérie utilisé pour la piste, avec "douze jours de retard pour la pose des planches", selon Rio2016.
- Erreurs dans le projet ? -
Les derniers rebondissements sont d'un autre ordre.
La mairie de Rio a récemment décidé de rompre le contrat qui la liait avec Tecnosolo, l'entreprise qui oeuvrait sur les travaux et qui se trouverait en "situation de dépôt de bilan", pour les confier entièrement à un sous-traitant, Engetécnica, qui y travaillait déjà depuis quelques mois.
Il s'agit selon la municipalité carioca de "finaliser les travaux du site, qui ont déjà atteint 88% d'achèvemement". "Ces actions n'altèrent pas la valeur du contrat de construction, et la livraison du Vélodrome est prévue pour juin", a précisé la mairie dans un communiqué.
Mais Tecnosolo ne l'entend pas de cette oreille. La compagnie a décidé d'attaquer la mairie en justice: elle argue d'erreurs dans la conception initiale du projet de la part de l'équipe municipale pour expliquer le retard de quatre mois pris pour le lancement des travaux, selon la presse brésilienne.
"Il n'y avait pas d'erreur dans le projet", a contre-attaqué la mairie auprès de l'AFP mercredi soir, en parlant d'une "évolution dans la méthode de construction avec des changements - notamment au sujet des fondations - pour accélérer le montage de l'enceinte".
"Les changements dans l'échéancier physique et financier ont été effectués pour que l'entreprise gagne du temps dans l'exécution des travaux, avance-t-elle aussi. Aucun projet n'a dû être refait".
Aucune des deux entreprises de construction n'a répondu aux sollicitations de l'AFP.