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Les JO de Rio ont en Usain Bolt leur Dr Jekyll: c'est lui, en signant un ébouriffant triple-triple attendu vendredi soir, qui pourrait masquer un tantinet les méfaits des nombreux Mr Hyde qui agissent dans l'ombre, entre dopage et corruption.
Coté lumière, la foulée de Bolt, impérial sur 200 m pour son triplé olympique, comme en 100 m. Et celle de Christophe Lemaitre , époustouflant médaillé de bronze à ses côtés. Le premier Français sur un podium de la distance depuis Abdoulaye Seye aux JO de Rome, en 1960.
Côté ombre, ce sont au total douze cas de dopage déjà, dont deux concernant des médaillés. C'est aussi ce haut dignitaire du Comité international olympique (CIO) de 71 ans, arrêté par la police brésilienne dans le cadre d'un réseau de trafic de billets qui aurait généré une recette de 10 millions de réais (2,8 millions d'euros).
Ou encore ces quatre nageurs américains, dont un sextuple champion olympique, qui s'inventent une agression au lendemain d'une soirée trop alcoolisée.
Ce côté Dr Jekyll et Mr Hyde a été démontré par l'absurde par le CIO lui-même vendredi, avec l'élection à la commission des athlètes d'une certaine Yelena Isinbayeva. La "Tsarine" de la perche, élue par ses pairs, avait pourtant été exclue des JO dans le cadre des révélations sur le dopage d'Etat en Russie.
Alors mieux vaut regarder la lumière et les éclairs d' Usain Bolt . Avec ses performances abracadabrantesques pour le simple mortel, l'homme le plus rapide du monde est l'arbre qui cache une forêt parfois mal fréquentée.
- Lemaitre, pour un millième -
Déjà triple champion olympique du 100 m, à Pékin, Londres et Rio, il a rajouté un nouveau triplé à son monumental CV.
Il ne lui reste plus maintenant qu'à parachever son oeuvre avec un troisième triplé, sur le relais 4x100 m. Et ce sera alors le triple-triple, inédit évidemment.
"J'essaie d'être l'un des plus grands. Être avec (Mohammed) Ali et Pelé. J'espère que je serai entre ces deux après les Jeux", a expliqué jeudi la grande vedette de l'athlétisme mondial.
Avec neuf médailles d'or, il rejoindrait deux monstres de l'athlétisme, seuls jusque là à ce niveau: le "Finlandais volant", Paavo Nurmi , et le grand Carl Lewis . Verdict vendredi dans la nuit carioca, vers 22h36 (03h36 samedi françaises).
Chez les Bleus, les lumières ont été multiples, permettant à la France d'atteindre les 34 médailles, dont huit en or.
L'athlétisme a déjà atteint le total de six podiums, son record depuis 1948, avec l'exceptionnelle médaille d'argent de Kevin Mayer au décathlon et surtout la surprise du chef, la 3e place sur 200 m de Christophe Lemaitre .
"C'est la plus belle, surtout de là où je viens. J'ai connu des blessures (...). C'est une résurrection. Ça prouve que tout le travail a fini par payer au bon moment", s'est-il réjoui.
Pour une septième médaille, ce ne sera pas 10 secondes que va devoir courir Yohann Diniz , mais 50 km, et en marchant. Après avoir abandonné à Pékin puis avoir été disqualifié à Londres, le facteur rémois veut enfin un podium olympique, sur une course dont il détient le record du monde.
"J'ai gommé le passé, je suis dans le présent. C'est une nouvelle compétition que j'aborde de façon très sereine", a-t-il promis.
- Un Tchétchène en bleu -
Chez les "Experts" du hand, c'est aussi un triplé qui est en ligne de mire, après deux titres olympiques à Pékin et à Londres.
Mais pour parvenir en finale, comme leurs homologues féminines jeudi, ils devront en passer par les champions d'Europe allemands. "Faire bien, ce n'est sûrement pas suffisant pour gagner les Jeux olympiques", a commenté Claude Onesta , le coach d'"Experts" jamais rassasiés.
Et pourquoi pas aller chercher ailleurs encore, pour aller titiller le record de médailles bleues aux JO? Pas celui de Paris 1900 bien sûr, de 91 médailles, la concurrence n'existait pas ou presque. Mais celui de Pékin et ses 41 breloques.
Pour cela, l'équipe de France peut aller chercher un peu partout.
Avec les Vestes bleues de l'équitation, déjà titrées par équipes en saut d'obstacles, et qui aimeraient récidiver en individuel. Du côté du tapis de la lutte, avec Zelimkhan Khadjiev, cet enfant de Tchetchénie arrivé à dix ans en France et désormais à la recherche d'une Marseillaise.
Ou sur le ring, avec Tony Yoka et Estelle Mossely. En couple, ces deux champions du monde veulent devenir champions olympiques.
Vendredi, ils vont combattre à moins d'une heure d'écart: lui pour aller en finale dimanche, elle pour le titre. Elle deviendrait la première championne olympique française de l'histoire du Noble art.