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Le vibrant public brésilien est au rendez-vous aux JO de Rio de Janeiro, mais les spectateurs font du bruit pour deux dans des gradins souvent à moitié vides...
Aux JO-2012 de Londres, le tennis se jouait à guichet fermés dans le temple de Wimbledon. Dimanche à Rio, environ 25% des 10.000 places en tribune étaient vides pour le match entre le N.1 mondial Novak Djokovic contre l'Argentin Juan Martin Del Potro .
Pourtant le public était chaud bouillant comme pour un match de Coupe Davis. Et malgré l'immense déception de sa défaite, le Serbe lui a rendu hommage: "C'est comme si j'étais Brésilien!"
Même admiration de la part du roi de la natation Michael Phelps , après son 19e titre olympique dimanche avec l'équipe américaine du 4x100 m nage libre: "C'était fou! La dose d'excitation, les encouragements pendant la course. Je ne sais pas si j'ai jamais entendu quelque chose comme cela!"
Là aussi pourtant, pour une des soirées majeures de natation, avec trois records du monde battus, les tribunes n'étaient pleines qu'à 80 à 90% selon un reporter de l'AFP.
Et encore, les nageurs et les tennismen ne sont pas à plaindre.
Au pays du "futebol", tous les sports ne peuvent être rois, et certaines disciplines, nouvelles, élitistes ou méconnues au Brésil se disputent devant des publics beaucoup plus maigres.
-Même au volley-
Au tir à l?arc, organisé au Sambodrome, où défilent les écoles de samba pendant le carnaval de Rio, la compétition par équipes messieurs s'est déroulée devant des gradins aux trois-quarts vides, qui se sont remplis seulement à 80-90% pour les finales.
Le rugby, de retour aux JO pour la première fois depuis 1924, souffre de son manque de notoriété. Les épreuves féminines à VII se jouent dans un stade aux deux-tiers vides, au mieux rempli à 50%. Brett Gosper, le directeur général de World Rugby, avait pourtant assuré que "deux tiers" des billets avaient été vendus.
Pour l'équitation, sport extrêmement confidentiel et élitiste au Brésil, c'est encore le jour et la nuit avec Londres. En 2012, on affichait complet. A Deodoro, la foule est clairsemée. Même au gué, on peut se frayer un passage pour être au premier rang.
Mais le manque d'adhésion pour certaines disciplines n'explique pas tout.
Au volley, sport pourtant très prisé des Brésiliens où l'équipe nationale est favorite, la salle n'était remplie qu'à 75% pour le premier match de l'équipe masculine. Idem au basket, pour le premier match de la "Dream Team" américaine.
Avant le coup d'envoi des JO vendredi, il restait même des places à vendre pour les finales reines d'athlétisme du 100 et du 200 m, avec sa majesté Usain Bolt à l'affiche! Du Jamais vu.
-'Un problème facile à régler'-
Pourtant, 84% du total des billets ont été vendus, a indiqué lundi le responsable des ventes du Comité Rio-2016, Donovan Ferretti, qui se dit confiant pour la suite.
"Dimanche a été la plus grosse journée jusqu'à présent", a-t-il déclaré. "Nous avons vendu 495.000 tickets. Ce matin (lundi) nous en avons déjà vendu 287.000 et l'Amérique du Sud représente un gros marché avec beaucoup d'Argentins et de Chiliens."
Et si, malgré tout, les tribunes ont l'air parfois vides, "c'est parce que les gens n'arrivent pas tous au même moment", défend M. Ferretti. "Certains ratent le début de la session et arrivent tard, d'autres arrivent tôt et ne restent pas jusqu'à la fin", précise-t-il. "C'est souvent lié aux tickets qui donnent droit à deux rencontres, en particulier le football."
Mario Andrada, chef de la communication de Rio-2016, reconnaît que les gradins vides ne sont pas du meilleur effet à la télévision.
"C'est un problème facile à régler et nous allons le faire", déclarait-il lundi matin sans trop expliquer comment.
Pour Erich Betting, universitaire et journaliste brésilien spécialiste en marketing sportif, d'autres facteurs contribuent au phénomène: "Il existe une faille évidente dans le système de restauration et de boissons dans les enceintes, avec de longues files d'attentes et des personnels trop peu nombreux. Certains spectateurs font encore la queue quand les compétitions ont commencé."
"Et puis il y a le coût", ajoute-t-il. "Pas tellement celui des tickets, car on peut trouver des entrées à un prix raisonnable de 50 ou 100 réais (14 et 28 euros) . Mais plutôt celui du séjour à Rio. Je voulais en payer un de trois jours, à ma femme et à mon fils, et cela coûtait 3.000 réais (854 euros). C'est beaucoup pour le Brésil."