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Les autorités de Rio de Janeiro sprintent pour boucler à temps l'extension et la modernisation d'un réseau de transport vétuste et engorgé, à 100 jours mercredi du coup d'envoi des jeux Olympiques.
Trop vite? Jeudi, une piste cyclable de corniche surplombant l'Atlantique, inaugurée il y a trois mois en vue des JO, n'a pas résisté à la force d'une grosse vague... Un tronçon s'est effondré dans le vide: deux morts.
Rio de Janeiro a misé sur les JO-2016 pour rattraper des décennies de retard dans la modernisation de ses transports publics, archaïques et saturés. Au prix d'interminables années de marteaux piqueurs, de nuages de poussières, de déviations et de bouchons encore plus monstres pour ses 6,5 millions d'habitants.
Dans l'immédiat, il s'agit d'assurer au mieux les déplacements des 450.000 visiteurs attendus pendant les premiers JO d'Amérique du Sud.
Mais les autorités entendent surtout en faire le principal et plus durable héritage des Jeux pour les habitants de la deuxième ville la plus peuplée et étendue du Brésil.
Car pour les citoyens de la "Ville merveilleuse", le quotidien est loin de se résumer aux cartes postales du Pain de sucre ou à la plage de Copacabana.
Embouteillages infernaux, trains bondés, milliers d'autobus souvent non climatisés roulant à tombeau ouvert entre deux feux rouges, tuant régulièrement piétons et cyclistes, et dont les passagers entassés cuisent comme des sardines au four...
- Voiture : tolérance zéro -
C'est un calvaire de se déplacer dans cette mégapole étouffante, où barres de béton, favelas misérables, rocades et voies ferrées se serrent à l'étroit, coincées entre le bleu de l'océan et le vert des montagnes couvertes de foisonnante végétation tropicale.
Pendant les JO, quelque 260 km de chaussée seront balisés et réservés au transfert des athlètes, des autorités et des journalistes.
Habitants et touristes devraient pouvoir compter sur les nouveaux moyens de transport qui vont relier en boucle les quatre coins de la ville en passant par les aéroports international Galeao et domestique Santos Dumont.
Au total: une nouvelle ligne de métro, 156 km de couloirs de bus express (BRT) modernes et 28 km de tramway. Coût total (hors métro): 9 milliards de réais (environ 2,25 mds EUR) investis par la mairie.
L'objectif est d'offrir à 63% de la population un accès aux transports publics, contre 18% il y a sept ans. Et bien sûr de réduire la circulation des voitures et des bus.
Les transports publics seront le seul moyen de locomotion pour rallier les installations olympiques. "Il y aura une tolérance zéro pour la voiture particulière", assure à l'AFP le maire-adjoint aux Transports, Rafael Picciani.
Depuis les quartiers touristiques de Copacabana et d'Ipanema (zone sud), le moyen le plus rapide pour rejoindre Barra da Tijuca, centre névralgique des Jeux (zone ouest), sera la nouvelle ligne 4 du métro: 13 minutes de trajet.
Ou +devrait+ être: l'ouverture de ce tronçon de 16 km n'est prévue qu'à un mois des Jeux. Et le percement complet du tunnel n'a abouti que début avril.
- Métro à l'heure? -
Personne ne croit vraiment à cette promesse, hormis les autorités: "Je garantis que le métro sera opérationnel pour les jeux Olympiques", martèle le secrétaire aux Transports de l'Etat de Rio, Rodrigo Vieira.
Il évalue le taux d'achèvement de l'ouvrage à 93% et affirme qu'il y aura même le temps d'effectuer les tests nécessaires.
Les autorités comptent sur cette ligne, qui a coûté à l'Etat de Rio 9,2 milliards de réais (environ 2,50 mds EUR), pour transporter 300.000 usagers par jour et alléger de 2.000 voitures le trafic aux heures de pointe.
Sinon, il y a le bus ou la voiture. Et là, bon courage: à l'heure de pointe ce même trajet peut prendre plus de deux heures!
Bonne nouvelle: les habitants des zones les plus pauvres du nord et de l'ouest de Rio auront accès aux BRT.
"Cela faisait 60 ans qu'il n'y avait pas eu d'investissement" en transports dans ces quartiers défavorisées, se félicite M. Picciani.
Pour aller au Stade olympique où Usain Bolt disputera ses derniers Jeux, il faudra en revanche emprunter le vétuste système ferroviaire, aux trains tout aussi bondés. En janvier 2015, une collision a fait 229 blessés légers.
Pour ne pas effrayer les visiteurs des JO, les autorités soulignent que les horaires des épreuves ne coïncideront pas avec la sortie des bureaux.
Les 5 et 18 août ont été décrétés fériés et les vacances scolaires décalées de juillet à août pour réduire la circulation.
Tout va rouler, promet la mairie. Beau défi olympique.