Happy Birthday : |
Maria Shatalova peut remercier sa bonne étoile. En décidant de rester dans l'équipe d'athlétisme d'Ukraine plutôt que de rejoindre celle de Russie après l'annexion de la Crimée, sa région natale, elle a validé son ticket pour les jeux Olympiques de Rio.
"Je suis heureuse (...) que tout notre travail n'ait pas été vain, que de nouvelles expériences nous attendent", lance cette spécialiste de 27 ans du 3.000 m steeple, dans un entretien à l'AFP.
Le sort des sportifs de la péninsule de Crimée est en effet particulier. Certains ont choisi de rester ukrainiens, d'autres ont accepté de concourir sous le drapeau russe après l'annexion. Mais le vaste scandale de dopage organisé en Russie a eu raison des espoirs de médailles des athlètes russes, condamnés à suivre les jeux Olympiques depuis leur canapé.
Maria Shatilova, elle, avait choisi son camp bien avant que le scandale n'éclate à l'hiver 2015. Dès l'annexion de la péninsule par les troupes russes en mars 2014, elle a su qu'elle ne rejoindrait pas le camp russe. La jeune femme vivait alors à Kiev, la capitale ukrainienne.
"Lorsque les événements de 2014 ont eu lieu, des entraîneurs de Crimée qui me connaissaient depuis longtemps m'ont proposé de rentrer à la maison", raconte-t-elle à l'AFP.
"Ils pariaient sans doute sur un avenir brillant, mais à cette époque j'aimais travailler avec mon entraîneur (à Kiev) et j'aimais la relation que nous avions créée avec le groupe", ajoute-t-elle. "C'est pourquoi j'ai décidé de rester, et de participer à la compétition avec l'Ukraine".
- 'Chacun sa décision' -
En raison de la situation politique, la jeune femme de 27 ans explique ne rentrer que très rarement en Crimée pour rendre visite à ses parents, et n'avoir pas eu l'occasion de parler avec les athlètes de Crimée ayant choisi la Russie.
"Ils ont pris leur décision et moi la mienne", dit-elle en expliquant que "tout le monde ne peut pas tout quitter et déménager dans une autre ville".
L'athlète ne figure pas parmi les favorites à Rio, mais se réjouit de pouvoir participer. "Mon ambition pour les jeux Olympiques, c'est de ne faire aucun plan à l'avance", sourit-elle. Et sa joie détone par rapport à une autre athlète originaire de Crimée, qui avait elle fait le choix de s'associer à la Russie.
La lanceuse de javelot Vera Rebrik ne sera donc pas au Brésil, tout comme les 67 athlètes russes suspendus par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) en raison du gigantesque scandale de dopage d'Etat russe mis à jour en novembre et dévoilé au monde le 18 juillet dans le rapport McLaren.
L'athlète de 27 ans, championne d'Europe 2012 sous les couleurs de l'Ukraine, est née à Yalta en Crimée et avait décidé de poursuivre sa carrière sous les couleurs russes.
"Je suis sous le choc. C'est une décision injuste, c'est sûr", a-t-elle déclaré à l'agence de presse russe R-Sport après la suspension de la Russie, alors qu'elle comptait parmi les favorites à Rio.
"Je ne sais pas pourquoi il y a une telle pression sur l'équipe russe, mais on pourrait appeler cela une attaque psychologique", a ajouté Vera Rebrik, qui avait cru jusqu'au bout pouvoir participer aux jeux Olympiques.