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Entrer dans l'Histoire des jeux ou sortir par la petite porte? Quatre stars du sport russe visent la consécration à Rio. Mais leur destin est suspendu à la décision vendredi de la Fédération internationale d'athlétisme de laisser participer ou non les athlètes russes.
- Isinbayeva, la 'tsarine' de la perche -
A 34 ans, la double championne olympique de saut à la perche rêve de finir sa carrière en beauté à Rio lors de ses quatrièmes et derniers JO. Première femme à avoir effacé la barre des cinq mètres et toujours détentrice du record du monde avec 5,06 m, Yelena Isinbayeva n'a pas été visée nommément par les accusations de dopage, au contraire de plusieurs de ses compatriotes. Mais en tant qu'athlète russe, la native de Volgograd risque de ne jamais s'envoler pour Rio, la fédération internationale d'athlétisme (IAAF) ayant pour l'heure banni la fédération russe, donc l'ensemble des athlètes russes.
"Les athlètes des autres pays, dont les tests de dopage sont négatifs, ont le droit de participer aux jeux Olympiques et à la Ligue de diamant (le circuit international principal des meetings, ndlr). Mais moi je n'en ai pas le droit alors que je suis dans la même situation", dénonce-t-elle.
"C'est de la discrimination", accuse celle que les médias surnomment "la tsarine du saut à la perche", estimant que seule la Russie est sanctionnée dans ce qu'elle juge être un scandale mondial.
- Chicherova, la vétéran du saut en hauteur -
A Londres, un saut à 2,05 m avait permis à Anna Chicherova de monter sur la plus haute marche du podium olympique. A 33 ans, la longiligne sauteuse en hauteur, née en Arménie à l'époque soviétique, aimerait défendre son titre au Brésil. Mais celle qui constitue l'une des chances les plus sûres de médaille pour la Russie est empêtrée dans les scandales de dopage.
En mai, elle a annoncé qu'un de ses échantillons datant des JO de Pékin en 2008 - où elle avait obtenu la médaille de bronze - contenait des traces d'une substance interdite. "C'est un choc total pour moi. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver", confie-t-elle alors à l'AFP en clamant son innocence.
D'après le Comité olympique russe, au moins 14 athlètes russes ont, à l'instar de Chicherova, été pris pour dopage après de nouveaux tests sur les échantillons prélevés durant les JO de Pékin.
Fin mai, le CIO annonçait que huit sportifs russes étaient dopés lors des JO de Londres en 2012 après une nouvelle analyse de leurs échantillons sans toutefois donner leurs noms. Début juin, Chicherova indiquait à l'agence TASS que la nouvelle analyse de son échantillon de 2012 était négative.
- Kuchina, l'espoir de l'athlétisme russe -
A 23 ans, Mariya Kuchina symbolise la relève de l'athlétisme russe. Déjà détentrice d'une impressionnante collection de médailles en saut en hauteur - or aux championnats du monde en 2015, aux championnats du monde en salle en 2014, argent aux championnats d'Europe - elle n'a pas encore participé à l'aventure olympique.
Considérée comme le grand espoir de la nouvelle génération d'athlètes russes, cette native du Caucase russe s'est dite "très en colère" à l'annonce de la suspension de l'ARAF, qui la prive pour le moment des JO-2016.
"Nous attendons (la décision de l'IAAF) et espérons que nous serons autorisés à participer aux compétitions internationales, que nous participerons aux jeux Olympiques", a-t-elle déclaré à l'AFP début juin.
- Shubenkov, le souvenir du boycott de 1984 -
A Londres, le hurdler Sergey Shubenkov était complètement passé à côté des jeux, sorti en demi-finale du 110 m haies pour sa première participation olympique. "Rien n'a fonctionné pour moi à Londres", confie-t-il à l'AFP. "Quand je disais que je n'avais pas été en finale, les gens me répondaient +Tu es jeune, la prochaine fois!+"
Depuis, l'athlète a muri. Et a claqué 12 sec 98/100e pour décrocher l'or aux championnats du monde en août 2015. A 25 ans, il s'entraîne sans relâche dans sa ville sibérienne de Barnaoul, près des monts Altaï, rejetant une offre pour se préparer aux Etats-Unis.
S'il n'est pas autorisé à courir à Rio, Shubenkov sera le deuxième sportif de sa famille à devoir renoncer à son rêve olympique: en 1984, sa mère, l'heptathlonienne soviétique Natalya Shubenkova, avait dû renoncer aux JO de Los Angeles à cause du boycott de l'URSS et des pays du bloc socialiste en représailles au boycott quatre ans plus tôt des JO de Moscou par les Occidentaux.