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L'Iran a salué unanimement vendredi l'exploit de Kimia Alizadeh, première Iranienne à remporter une médaille olympique, le bronze en taekwondo la veille aux Jeux de Rio.
"Ma fille Kimia, tu as provoqué la joie de tous les Iraniens et en particulier des femmes. Je te souhaite la joie éternelle", a tweeté le président Hassan Rohani.
Shahindokht Molaverdi, la vice-présidente iranienne pour les affaires féminines et familiales, a également félicité par un tweet "Kimia Alizadeh, première Iranienne médaillée olympique".
Mêmes les milieux conservateurs ont exprimé leur satisfaction.
L'agence Fars, proche des conservateurs, a salué "Kimia l'historique", en ajoutant que sa médaille de "bronze vaut de l'or". "Kimia Alizadeh est l'avant-garde des femmes iraniennes", ajoute Fars.
"Quel honneur d'avoir ce titre, celui d'être la première. Aujourd'hui, c'est le jour de Kimia. La lionne de la terre d'Iran (...) Il faut être une femme pour ressentir avec toute sa chair et son sang ce moment de fierté", écrit encore l'agence.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Hossein Jaber Ansari, a pour sa part pointé du doigt le fait que deux des quatre médaillées dans la catégorie d'Alizadeh sont voilées.
"La présence de Kimia et d'une Égyptienne voilée sur le podium est le symbole de l'unité et de l'effort des femmes musulmanes qui, tout en respectant leurs valeurs, montrent leur éclat dans de nouveaux domaines", a écrit M. Jaber Ansari sur son compte Instagram.
- 'Ouvre la voie aux autres filles' -
Sur les réseaux sociaux et dans les médias, les messages de joie et de félicitations se multipliaient depuis la matinée de vendredi.
"L'avenir dira ce que tu as réalisé pour tes pairs. Tu leur as apporté confiance en soi et leur as fait comprendre que ce domaine (le sport, ndlr) leur appartenait aussi", a tweeté l'actrice iranienne Taraneh Alidoosti, premier rôle féminin dans le film d'Asghar Farhadi "Le Client", deux fois récompensé au Festival de Cannes cette année.
"Cette médaille montre la différence entre notre islam et la pensée rétrograde de Daech et des takfiri" (extrémistes sunnites, ndlr), a commenté un autre Iranien sur la messagerie Telegram.
"Je suis contente pas seulement pour moi-même mais aussi pour toutes les filles iraniennes car cette médaille ouvre la voie aux autres filles pour obtenir d'autres médailles", a déclaré Alizadeh à la télévision iranienne depuis Rio.
La famille de la jeune femme de 18 ans a également exprimé sa joie. "J'espère que le peuple iranien apprécie ce qu'a fait Kimia. Elle s'est donnée à 100%. Elle a lutté pour la médaille d'or mais sa blessure l'a empêché d'atteindre le résultat voulu", a déclaré Keyvan Alizadeh, le père de la sportive, à l'agence Mehr.
Malgré les restrictions, le sport féminin se développe en Iran. La délégation du pays à Rio compte neuf femmes sur 41 athlètes, un record depuis les Jeux d'Atlanta en 1996, où l'Iran avait inclus une femme dans son équipe olympique pour la première fois depuis la révolution islamique en 1979.
Mais les femmes ne peuvent participer à des compétitions internationales dans les sports où elles doivent apparaître non voilées, en particulier la natation.
Et elles ne sont toujours pas autorisées à aller au stade pour assister aux matches masculins de football ou de volleyball, ont rappelé certains sur Twitter.