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A six mois de l'ouverture des jeux Olympiques de Rio, plusieurs sports, dont l'aviron, s'inquiètent des conséquences des coupes budgétaires sur le déroulement de leurs épreuves, même si tous comprennent parfaitement la situation économique difficile du Brésil.
Principale victime des récentes économies décidées par le comité d'organisation: l'aviron. Ainsi, l'installation d'une tribune flottante, qui devait accueillir 4.000 spectateurs, a été annulée.
Résultat: les rameurs qui devaient à l'origine se produire devant 14.000 spectateurs sur le plan d'eau naturel de la lagune Rodrigo de Freitas, puis 10.000 après une première réduction, ne devraient plus pouvoir compter que 6.000 fidèles.
"Aux JO de Londres, le site pouvait recevoir 25.000 spectateurs et a affiché complet tous les jours", regrette Jean-Christophe Rolland , le président de la Fédération internationale d'aviron (Fisa).
"Nous comprenons parfaitement la situation compliquée du Brésil et les difficultés économiques que le pays rencontre. Mais nous regrettons que la décision d'annuler l'installation de cette tribune flottante ait été prise sans concertation. Nous avons un savoir-faire et des compétences qui auraient pu permettre de trouver une solution", ajoute le Français, champion olympique d'aviron en 2000 à Sydney, donc bien placé pour faire valoir que, "conformément à ce qu'explique le président du CIO, Thomas Bach , l'expérience des athlètes comme des spectateurs ne doit pas être affectée".
- Natation: deux bassins seulement -
Avec M. Rolland, les responsables des 28 fédérations olympiques étaient conviés la semaine dernière au CIO à une réunion visant à faire le point à six mois des Jeux, en présence du président du comité d'organisation des JO de Rio, Carlos Nuzman.
"Chaque fédération a présenté ses problèmes et ses sujets d'inquiétude", témoigne Cornel Marculescu, directeur général de la Fédération internationale de natation (Fina), l'un des premiers sports aux Jeux avec 1500 compétiteurs (sur un total de 10.500).
"Nous avons nous aussi subi dès le début les conséquences des restrictions budgétaires, ajoute-t-il. Au lieu d'avoir trois bassins, comme à Londres, nous n'en avons que deux. Donc dans la même piscine se dérouleront les épreuves de plongeon, de natation synchronisée et de water-polo. Ce n'est pas un problème pour la tenue des épreuves, mais pour les entraînements, cela risque d'être compliqué".
Pour autant, "ce n'est plus le moment de se lamenter mais de s'organiser et nous ne sommes pas inquiets", ajoute l'ancien poloïste, 5e aux JO de Tokyo en 1964 avec la Roumanie, qui assure par ailleurs que l'eau de la plage de Copacabana, site des épreuves de nage longue distance (mais aussi du triathlon), "est testée chaque mois et est conforme aux standards".
- 'Tout finit par s'arranger' -
Sur un autre site, celui de Deodoro, se trouvent les installations d'équitation. "Nous n'avons pas caché notre inquiétude quand les travaux de construction ont été interrompus et nous avons encore soulevé cette question lors de la réunion au CIO", confie Ingmar de Vos, nouveau président de la Fédération internationale d'équitation (FEI).
"Mais nous venons d'avoir la confirmation de la mairie de Rio qu'un contrat a été signé avec un nouveau constructeur. Nous sommes donc optimistes, mais nous suivons le dossier au jour le jour", ajoute le Belge, alors que le calendrier est très serré, les premiers chevaux arrivant à Rio le 29 juillet, pour un début des épreuves le 7 août.
Du côté du CIO, où l'on qualifie la rencontre de la semaine dernière de "réunion de travail positive", il est juste fait allusion entre les lignes aux inquiétudes soulevées par les fédérations, en soulignant que celles-ci ont "particulièrement apprécié la mise à jour effectuée par le Comité d'organisation de Rio et son ouverture vis-à-vis des situations individuelles".
Malgré la crise politique et économique, l'alerte au virus Zika et les retards, tout devrait donc être en place pour la cérémonie d'ouverture du 5 août, car "les JO sont un événement si exceptionnel que tout finit toujours par s'arranger", conclut M. de Vos.