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Quelle place occuperont dans l'histoire du sport Phelps et Bolt, qui tirent leur révérence à l'issue des jeux Olympiques de Rio dont ils auront, encore, été les stars, comme à Pékin en 2008 et Londres en 2012 ?
A la piscine, un mouvement d'eau qui reflue. Sur la piste, un éclair qui s'évanouit. L'Américain Michael Phelps et le Jamaïcain Usain Bolt ont phagocyté les JO depuis huit ans. Une mainmise sur le plus grand événement sportif du monde, trois fois de suite, qui n'avait jamais été si implacable.
Cela commence par les bassins, d'abord, puisque le calendrier traditionnel des JO est ainsi fait.
Dans la première semaine, le Roi Phelps a ajouté cinq médailles d'or et une d'argent pour cimenter son palmarès record (28 médailles olympiques dont 23 en or). Parti à la retraite après Londres, il avait replongé pour échapper à l'alcool et à la dépression. Mais il l'a juré: il ne sera pas là à Tokyo en 2020.
Dans la natation, Phelps est donc unique. Avant lui, les célèbres moustaches de Mark Spitz avaient survolé la discipline aux Jeux de Munich: sept médailles d'or, pour la seule édition 1972. C'était bien, mais moins que Phelps à Pékin-2008 (8).
Johnny Weissmuller alors ? Cinq médailles d'or en tout, entre 1924 et 1928, pour celui qui restera l'éternel Tarzan cinématographique. Passons.
Phelps les écrase tous par sa longévité: premiers Jeux à Sydney en 2000 à l'âge de 15 ans -pas de médaille- suivis de quatre JO monstrueux: six or à Athènes-2004, huit à Pékin-2008, quatre à Londres-2012 et cinq de plus à Rio-2016.
"Il faut prendre ce type" (sous contrat), conseillera Peter Hurzeler, l'inventeur du système de chronométrage des bassins à Omega, dès les JO de Sydney. Il ne s'était pas trompé.
-'Rien prouver de plus'-
La longévité, c'est aussi ce qu'il faudra retenir d' Usain Bolt , la superstar du sprint. Paradoxal pour un athlète qui aura mis à peine 200 secondes durant sa carrière à conquérir neuf médailles d'or, en neuf finales.
"Ce gars est un génie", a ainsi lâché Sebastian Coe , président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) et plutôt admiratif habituellement des demi-fondeurs.
"Il n'y avait eu personne comme lui depuis Mohammed Ali en termes de faculté à capter l'imagination des foules. Si vous m'aviez dit en 2008 que ce gars allait faire tout cela, trois JO, un parcours incroyable... La différence entre le bon et le super athlète, c'est la longévité. Et Bolt a cette longévité."
Avec neuf ors, Bolt rejoint le Finlandais Paavo Nurmi , fondeur et crossman dans les années 1920, et l'Américain Carl Lewis , sprinteur et sauteur en longueur à la fin du XXe siècle, au rang d'athlète le plus titré de l'histoire des JO.
Un +triple triple+ époustouflant: neuf médailles d'or qui feront toutefois huit à l'avenir à cause du contrôle positif à postériori de Nesta Carter dans le relais 4x100 m de Pékin-2008.
Mais même cette tache à venir ne semble pas l'affecter: "Ca ne changera en rien mon héritage. Je serai déçu bien sûr de perdre cette médaille, mais c'est la vie. Que voulez-vous faire?"
Avec Bolt, tout est question d'héritage. Et le Jamaïcain s'arrête sur l'intérêt qu'il suscite: "J'ai rendu le sport excitant, j'ai donné envie à des gens de le regarder, j'ai mis l'athlétisme sur un piédestal. Je ne peux rien prouver de plus".