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Les Jeux de Rio valent bien une messe: sur le départ pour le Brésil, la sélection olympique russe, amoindrie d'une centaine de dopés ou présumés dopés, s'apprêtait à être reçue par Vladimir Poutine mercredi, au Kremlin, avant une messe solennelle par le patriarche orthodoxe.
Pour leur part, les fédérations internationales continuent de faire le tri parmi les sportifs russes autorisés ou pas à concourir au Brésil, conformément à la demande du Comité international olympique (CIO) qui exige que les Russes ayant des antécédents de dopage ou apparaissant dans le rapport McLaren sur le dopage d'Etat en Russie soient privés de JO.
Pour les seize tireurs de l'équipe d'escrime, dont les sabreurs russes champions du monde en titre, le suspense a pris fin mercredi matin: ils iront bien à Rio a annoncé la Fédération internationale d'escrime, présidée par l'oligarque russe Alicher Ousmanov.
Plus d'une dizaine de fédérations internationales doivent encore se prononcer, alors que sur les 387 noms présentés initialement par le Comité olympique russe pour Rio, ils ne sont déjà plus que 279 à pouvoir encore prétendre décrocher une médaille au Brésil.
Cette sélection, diminuée de nombreux champions, sera reçue par Vladimir Poutine à 11h00 GMT, au palais présidentiel, avant une messe solennelle célébrée par le patriarche russe Kirill dans la cathédrale du Kremlin.
Le gros de la sélection russe s'envolera jeudi à l'aube pour Rio, où certains de leurs compatriotes sont déjà arrivés durant le week-end pour s'acclimater.
- Hécatombe pour l'aviron russe -
Pour qu'un sportif russe soit autorisé à participer aux Jeux, le CIO a fixé trois critères dimanche: ne jamais avoir été sanctionné pour dopage, quand bien même la peine aurait été purgée; ne jamais avoir été cité dans le rapport McLaren qui a révélé l'étendue du système de dopage d'Etat depuis 2011 dans 30 sports, dont 20 des 28 disciplines olympiques présentes à Rio; et pouvoir présenter des tests antidopage négatifs et crédibles.
Après la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), la première à avoir agi en écartant de Rio 67 des 68 athlètes russes présentés par le Comité olympique russe (ROC), début juillet, l'aviron a frappé fort mardi: ce sont 22 des 28 rameurs russes qui vont rater l'avion pour les Jeux.
En canoë, cinq membres de l'équipe russe de canoë-kayak en ligne, dont Alexander Dyachenko, champion olympique en titre en K2 200 m, ont été suspendus. Côté pentathlon moderne, ils sont trois, dont Ilia Frolov, triple champion du monde.
Quant aux champions olympiques russes de volley, ils devront se passer de leur attaquant Alexander Markine.
Ces sportifs bannis ont rejoint entre autres sept nageurs, deux haltérophiles, un lutteur et un spécialiste de la voile, eux aussi privés de Rio, alors que les fédérations internationales de judo, équitation, tennis, tir ou tir à l'arc n'ont elles rien trouvé à redire sur leurs sportifs russes.
- Bach sous le feu de critiques -
Mais certains de ces bannis veulent récupérer leur passeport pour Rio sur le terrain judiciaire. Comme Ioulia Efimova, la spécialiste de la brasse, quadruple championne du monde. Elle avait été la première lundi à annoncer faire appel de sa sanction devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne en Suisse.
La Fédération russe d'aviron a fait de même pour ses trois premiers rameurs exclus.
Exclue elle aussi des JO pour avoir été déjà suspendue pour dopage, Yuliya Stepanova, coureuse de 800 m à l'origine des révélations sur le dopage endémique en Russie, a pour sa part envoyé une lettre au CIO en demandant à son président Thomas Bach de reconsidérer sa position.
Après son refus d'exclure le Comité olympique russe dans son ensemble, M. Bach a encaissé de nombreuses attaques. Lundi soir, le patron de l'antidopage canadien, Paul Melia, l'a ainsi accusé d'avoir "abdiqué" face à la Russie.
Mardi, c'est Robert Harting , champion olympique en titre au disque, qui en a rajouté. "Pour moi, il fait partie du système de dopage, pas du système antidopage. J'ai honte de Thomas Bach ", a insisté l'athlète allemand. "Un dérapage inacceptable", a répondu M. Bach.