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A une semaine des JO-2016, le front uni des organisateurs s'est brisé: le maire de Rio a accusé le comité d'organisation, Rio2016, de "problème gravissime de gestion" du Village olympique, tandis que le feuilleton des suspensions russes reprenait au détriment de huit haltérophiles.
"Ca a été une faille inacceptable, c'est dommage, parce que c'était le coup d'envoi des JO", a lancé Eduardo Paes dans une interview au vitriol publiée vendredi dans le quotidien O Estado de S. Paulo.
"Le Village olympique était prêt et, durant les trois mois où il est passé sous le contrôle du comité organisateur, il y a eu un problème gravissime de gestion. Pendant ces trois mois, on a pénétré dans les appartements et des choses ont été volées", a-t-il accusé.
"Les portes restaient à moitié ouvertes, il y a eu un manque d'attention du comité organisateur, objectivement", a-t-il poursuivi. A la remise du lotissement à Rio2016, "il ne manquait pas une cuvette de toilettes, pas une lampe. Tout cela a malheureusement été volé au long de ces trois mois".
Sollicité par l'AFP en début de matinée, le comité d'organisation présidé par Carlos Nuzman n'avait pas répondu en fin d'après-midi.
Selon plusieurs médias brésiliens, les déprédations dans le Village auraient été causées par des ouvriers mécontents des retards de leurs paiements salariaux.
Lors de son inauguration dominicale, le Village présentait des avanies dans la moitié de ses 31 immeubles (de la fuite d'eau aux toilettes bouchées par des blocs de béton), désormais toutes résorbées après le recours en urgence de quelque 630 plombiers, selon Rio2016.
La principale délégation incommodée avait été l'Australie. Et elle joue décidément de malchance car vendredi, un incendie, vite maîtrisé et sans victime, s'est déclaré dans son bâtiment. Les Australiens ont dû un temps l'évacuer, le tout "sans drame", selon leur porte-parole, Mike Tancred.
Sur le plan sécuritaire, Pékin a alerté sur le fait que les Chinois (membres de la délégation olympique, journalistes et touristes) avaient été victimes de "vols fréquents et parfois à main armée".
- Aucun haltérophile russe aux JO -
Pendant ce temps-là, les délégations continuaient d'affluer vendredi, notamment certains des réfugiés qui composeront une équipe inédite, ou encore l'Espagne avec une délégation de 320 personnes.
Celle des Russes a rejoint jeudi soir un premier petit groupe arrivé dès le week-end dernier. La Russie, engluée dans un scandale de dopage, reste le principal point d'interrogation sportif de l'avant-JO.
Vendredi, les huit haltérophiles russes ont été privés de JO par leur Fédération internationale (IWF). Deux l'avaient déjà été par leur comité olympique. L'IWF est la première "fédé" internationale à bannir tous ses sportifs russes de Rio-2016.
De son côté, la nageuse Yuliya Efimova avait annoncé avoir fait appel de sa suspension devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). Mais ce dernier a indiqué vendredi matin à l'AFP que ni elle, ni aucun autre sportif russe exclu n'avait pour l'heure déposé le moindre appel.
"Plus l'appel est déposé tôt, plus vite l'athlète sera fixé sur son sort. Le TAS à Rio peut traiter l'appel en 24 heures si nécessaire", a confié le secrétaire général du TAS, Matthieu Reeb.
La délégation russe était initialement prévue à 387 personnes par le Comité olympique russe (ROC) la semaine dernière.
Selon le ministre russe des Sports, Vitaly Mutko, "la décision finale serait prise demain samedi" concernant le nombre final d'athlètes à Rio.
Selon le dernier recensement de l'AFP vendredi, 117 sportifs russes sont d'ores et déjà identifiés comme officiellement exclus des Jeux de Rio. Soit près d'un tiers de la délégation russe initialement envisagée.
- Quid des gymnastes et boxeurs russes ? -
Les trois derniers sportifs russes identifiés comme ne pouvant pas participer aux Jeux l'ont été jeudi: il s'agit de trois cyclistes dopés par le passé, Olga Zabelinskaya , Ilnur Zakarin, vainqueur d'une étape du Tour de France cet été, et Sergey Shilov.
Trois autres, des cyclistes dont l'identité n'a pas été dévoilée par l'Union cycliste internationale (UCI), devraient l'être très prochainement. Ils sont mentionnés dans le rapport McLaren du 18 juillet qui a détaillé le système de dopage d'Etat russe.
Dimanche, le CIO avait chargé les fédérations internationales de statuer sur l'éligibilité des sportifs russes en vertu de trois critères: ne pas avoir été sanctionné pour dopage par le passé, ne pas être mentionné dans le rapport McLaren et pouvoir présenter des tests antidopage négatifs et crédibles, c'est-à-dire effectués hors de Russie.
Si certaines fédérations ont appliqué ces critères à la lettre, comme l'athlétisme (67 sur 68 exclus par l'IAAF) ou l'aviron (22 sur 28 virés par la Fina), d'autres ont été moins coopératives. Et certaines n'avaient toujours pas répondu vendredi, comme la gymnastique ou la boxe, deux sports où la Russie est particulièrement puissante.