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Bolt contre Gatlin, le yin contre le yang, le bon contre le truand: le roi Phelps à peine descendu de son Olympe, dans un scenario final digne d'Hollywood, les Jeux de Rio passent en version "règlements de comptes à OK Corral", pour la finale du 100 m.
Dernière course, et dernière victoire: au sein du relais 4x100 m quatre nages américain, samedi soir. Le teenager venu aux Jeux de Sydney sur la pointe des pieds, en 2000, est reparti sous les feux de la rampe, au Brésil. A 31 ans. Avec une 28e médaille, sa 23e en or, la 1001e de l'histoire olympique des Etats-Unis.
Le CIO en avait rêvé, "le Kid de Baltimore" l'a fait. Après Sydney, Athènes, Pékin et Londres, le show s'est arrêté, à Rio de Janeiro. Les JO sont orphelins.
Après les bouillonnements de la piscine de Barra, c'est sur le tartan du stade olympique Joao Havelange, alias "Engenhao", dans le quartier de Maracana, que va se jouer la prochaine scène du scénario écrit par les dramaturges du CIO. Pour la finale du 100 m, les 10 secondes les plus attendues des Jeux.
- Le bon, la brute et le truand -
Après le record du monde ahurissant vendredi de l'Ethiopienne Almaz Ayana, sur 10.000 m, amélioré de 14 secondes, 23 ans après, Usain Bolt veut signer une performance inégalée: s'imposer pour la troisième fois d'affilée sur le 100 m olympique. Avant de se lancer à l'assaut d'un triple-triple de folie, en remportant aussi le 200 m et le 4x100 m, comme dans le "nid d'oiseau" de Pékin et le stade olympique de Stratford à Londres.
Sa course en série samedi a rassuré les inquiets, ou inquiété ceux qui rêvent de sa défaite: 10 sec 07, en terminant en petite foulée ou presque. Le Jamaïcain a frappé les esprits.
Mais il ne sera pas seul. Car un bon scénario exige des personnages : un bon, une brute et un truand par exemple. Et les trois devraient être là dimanche soir: Bolt, la star planétaire adorée; Yohann "The Beast" Blake, l'autre Jamaïcain, tombeur de Bolt aux Mondiaux-2011; et Justin Gatlin , le "bad boy" américain, l'ex-dopé suspendu dix ans et finalement revenu dans le circuit après avoir vu sa peine réduite à cinq ans.
Côté Bleu, Jimmy Vicaut et Christophe Lemaitre se sont certes qualifiés pour les demi-finales. Et une place en finale est pourquoi pas envisageable, notamment pour Vicaut. Mais il est très peu probable qu'un podium vienne compléter le butin français (18 médailles dont 5 en or).
Pour du métal dimanche, il faudra plutôt compter sur les véliplanchistes, Charline Picon et Pierre Le Coq. Ou sur les épéistes de l'escrime, grands favoris pour le titre.
- L'augure Thompson ? -
En attendant ce 100 m 100% testostérone de dimanche soir (03h25 françaises lundi), la même longueur a été courue samedi, dans sa version au féminin. Mauvais augure pour Bolt ? C'est une Jamaïcaine qui s'est imposée, mais pas celle qu'on attendait: Elaine Thompson a détrôné Shelly-Ann Fraser-Pryce , pourtant double tenante du titre.
Mais un bon film, c'est aussi des seconds rôles qui se mettent à la hauteur des acteurs principaux.
400 m ? Trois As seront sur la ligne de départ, l'Américain LaShawn Merritt , le Grenadin Kirani James et le Sud-Africain Wayne Van Niekerk. Au vu des demi-finales samedi, le vieux record du monde de Michael Johnson , la "locomotive de Waco", pourrait même trembler.
Prenez un 100 m et courez le 412 fois, vous obtenez un long métrage, le marathon: là, pour la version féminine, dimanche matin, ce sera un affrontement entre gazelles des hauts plateaux, de Kenya ou d'Ethiopie.
Pour un film à rebondissements, pourquoi pas opter pour le tennis: dimanche, l'affiche sera belle, entre l'Ecossais Andy Murray , le tenant du titre, et l'Argentin Juan Martin Del Potro , le revenant, tombeur de Novak Djokovic au premier tour et de Rafael Nadal en demi-finale.
Et pour un film policier, pourquoi ne pas imaginer une intervention du Tribunal arbitral du sport, pour venir troubler les histoires trop bien écrites ? C'est en effet d'ici dimanche soir que les juges du TAS donneront leur verdict sur le cas Darya Klishina, la seule des 68 athlètes qui avait été initialement repêchée pour les JO de Rio, avant que la Fédération internationale d'athlétisme ne décide de changer d'avis, sur la base d'une "nouvelle information". Vraisemblablement issue du rapport McLaren sur le dopage d'Etat russe.
Car, effectivement, le dopage est un paramètre rarement absent. En témoignent, les CV de Merritt, Blake ou Gatlin...