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Les jeux Olympiques sont "protégés" face à la crise politico-économique aiguë que traverse le Brésil et ne peuvent être soumis à l'humeur politique, assure dans un entretien à l'AFP le N.2 du comité organisateur Rio-2016, Leonardo Gryner.
Q: La tourmente actuelle affecte-t-elle l'organisation des JO?
R: "Elle l'affecte très peu, car les gouvernements, même avant la crise, ont décidé de protéger les Jeux. Le monde politique comprend que c'est un engagement de l'État, de la nation brésilienne, indépendamment de qui est au pouvoir".
Q: La présidente Dilma Rousseff, qui risque d'être destituée, vous a-t-elle contactés pour parler de la crise?
R: "Au plus fort de la crise, +Dilma+ était ici (NDLR: à Rio le 8 avril) pour inaugurer le parc aquatique et participer à des réunions".
Q: Le vice-président Michel Temer, qui lui succéderait si elle était écartée du pouvoir, vous a-t-il contactés?
R: "Il ne nous a pas appelés. Quand Rio a remporté l'organisation en 2009, Lula était le président et nous savions qu'il y aurait des élections et qu'un autre parti pouvait gouverner, mais il était clair que c'était un engagement du pays".
Q: Y a-t-il des inquiétudes sur le fait que le scandale de corruption Petrobras touche également les travaux des JO?
R: "Aucune inquiétude. Nous faisons très attention à nos contrats (sur les installations sportives, NLDR), les entreprises qui travaillent ici sont examinées. Mais je n'ai aucun droit de regard sur les contrats signés par d'autres entités ayant conduit des travaux (infrastructures, transports, NDLR). Ils doivent répondre à la loi".
Q: Les Jeux ont-ils un soutien populaire?
R: "Nous faisons régulièrement des enquêtes, et le niveau d'approbation dans le pays est de l'ordre de 68%, ce qui est très bon. C'est grâce au travail que nous faisons, avec transparence: les gens sentent qu'on oeuvre de manière responsable, dans le cadre du budget et du calendrier des travaux. En outre, l'héritage des Jeux se manifeste progressivement".
Q: Où en est la préparation?
R: "Nous en sommes à 90% aujourd'hui, un pourcentage comprenant la construction et la phase opérationnelle. La construction est plus avancée, à 98%; la phase opérationnelle se trouve dans la dernière ligne droite. Nous sommes dans les temps".
Q: Où en sont les ventes de billets?
R: "Nous nous attendions à en être à 60% des billets disponibles vendus, et nous en sommes à près de 62%. Plusieurs contrats sont en voie de finalisation, et les ventes internationales vont dorénavant augmenter. Depuis le tirage au sort du foot le 14 avril, ça augmente certainement. Tous les billets des finales ont été vendus".
Q: Quels sont les chantiers en retard?
R: "Le 31 mai, les travaux publics seront achevés au vélodrome et nous démarrerons alors les finitions, les tentures, les chapiteaux pour les cyclistes. Le deuxième chantier en retard est le Stade olympique (stade Joao Havelange, surnommé Engenhao), mais cela ne représente aucun risque pour le calendrier, nous aurons un test en mai. On est en train d'installer la piste, qui devra ensuite être homologuée par la Fédération internationale (IAAF)".
Q: Quid des eaux usées déversées dans la baie de Guanabara, où se tiendront les compétitions de voile?
R: "Nous avons mis en place une barrière dans la Marina pour arrêter le déversement des eaux usées par temps sec. Il n'y aura aucune eau usée dans l'aire de compétition".
Q: Qu'avez-vous fait concernant le virus Zika?
R: "Nous avons procédé à la fumigation de toutes les installations pour les personnes qui y travaillent déjà. Pendant les Jeux, qui se dérouleront pendant la saison sèche où l'incidence de toutes les maladies causées par les moustiques (dengue, Zika, Chikungunya) est proche de zéro, nous allons poursuivre la fumigation. Le CIO suit de près le sujet, et jusqu'à présent, aucune délégation n'a recommandé à ses athlètes de ne pas venir à Rio".
Q: Les récents attentats en Europe ont-ils amené à ajuster le dispositif de sécurité?
R: "Ce n'est pas la protection qui augmente, mais les actions préventives de sécurité. Il n'y a rien d'autre à faire localement, nous ne pouvons pas poser des vitres blindées dans un stade. La protection physique a des limites. Ce qui augmente, c'est le niveau de renseignement, et il a augmenté en fonction du niveau du risque, qui a crû dans le monde entier".
Propos recueillis par Javier TOVAR