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A deux mois des JO-2016 de Rio, le gotha mondial de l'athlétisme, réuni ce week-end à Eugene (Etats-Unis), suit de très loin les discussions sur le virus Zika et les range parmi les sempiternelles polémiques qui précédent chaque rendez-vous olympique.
C'est peu dire que la lettre ouverte de 150 professeurs de médecine, bio-éthiciens et autres scientifiques, appelant vendredi au report des JO de Rio en raison des risques représentés par le virus Zika, est passée inaperçu parmi les athlètes présents à Eugene pour la quatrième manche de la Ligue de diamant, le circuit mondial.
"C'est la première fois que j'en entends parler", admet Mo Farah , la star de l'athlétisme britannique qui remettra en jeu à Rio (5-21 août) ses titres olympiques conquis à Londres sur 5000 et 10000 m.
Dans leur lettre adressée à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les experts sont pourtant alarmistes: "On fait courir un risque inutile, quand 500.000 touristes étrangers de tous les pays viennent assister aux Jeux et peuvent potentiellement être infectés par le virus et revenir chez eux où l'infection peut alors devenir endémique", écrivent-ils.
Mais Farah n'entend pas renoncer au rendez-vous de Rio ou même demander à sa femme et ses quatre enfants de ne pas venir le soutenir durant la quinzaine brésilienne.
- 'Ma famille et moi, on sera à Rio' -
"Tout ce que je sais que ma famille et moi, nous serons à Rio", martèle-t-il, tout sourire.
"Il y a toujours beaucoup de discussions avant des JO. Avant Londres, on disait que rien n'était prêt ou que la circulation serait catastrophique, il n'y a rien eu de tout cela. Ces Jeux furent peut-être les meilleurs de l'histoire", rappelle le quintuple champion du monde.
"Quand on est athlète, on ne pense à rien d'autre qu'à être prêt le jour J, celui de sa course", insiste Farah.
Le Français Renaud Lavillenie , roi incontesté du saut à la perche, tient le même discours: "Ce n'est pas quelque chose qui m'inquiète, il y en a toujours des tonnes qui sont faites sur des gros événements", souligne le champion olympique en titre.
"Je me concentre sur l'aspect sportif: si on commence à +psychoter+ sur des trucs comme cela, cela ne sert à rien d'aller aux jeux, cela représente quatre ans de préparation", poursuit le détenteur du record du monde (6,16 m).
"Et si tu n'y vas pas, d'autres iront, je préfère donc y aller", relève-t-il.
Le scénario proposé par les experts provenant d'une dizaine de pays d'un report pur et simple des JO a été balayé dès vendredi par l'OMS et le gouvernement brésilien.
- Vaccinations à jour -
"Une annulation ou un changement du lieu des jeux Olympiques ne changerait pas de manière significative la propagation internationale du virus Zika", a estimé l'OMS tandis que le ministère brésilien de la Santé a rappelé que le mois d'août est celui où il y a le moins de moustiques Aedes aegypti, vecteurs, entre autres, du virus Zika.
Cette polémique a tout de même réussi à gâcher la joie du Canadien Matthew Hughes: "Ce sont mes premiers JO, j'espérais que ma famille pourrait être avec moi, mais je préfère maintenant que mes parents ne viennent pas", regrette ce spécialiste du 3000 m steeple.
Comme tous les membres de la délégation canadienne, à la demande de son comité olympique, Hughes s'est assuré que toutes ses vaccinations étaient à jour.
Alors que l'équipe des Etats-Unis de natation a renoncé à un stage de préparation début août à Porto Rico où le premier décès lié au virus Zika a été répertorié, les dirigeants de l'athlétisme américain restent sereins.
"Nous laissons les considérations médicales aux experts médicaux, nous serons prêts et tout sera fait pour garantir la santé de nos athlètes", assure Vin Lananna, l'entraîneur en chef de l'équipe masculine.
"Mais je ne suis pas sûr qu'il y ait jamais eu des JO sans controverses", conclut-il.