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Il n'a pu retenir ses larmes en sortant de la piscine: Cesar Cielo , la plus grande gloire de la natation brésilienne, a échoué mercredi à se qualifier pour les Jeux olympiques à domicile, à Rio de Janeiro.
Sur sa distance de prédilection, le 50 m nage libre, il a fait 21 secondes 91 en finale du tournoi qualificatif, battu par ses compatriotes Bruno Fratus (21.71 en décembre) et Italo Manzine Duarte (21.82) alors que seuls deux Brésiliens obtiennent un billet pour les Jeux.
La relève brésilienne, combinée à l'émergence du Français Florent Manaudou , a eu raison de Cielo au plus haut niveau. L'exil aux Etats-Unis et le travail auprès de l'entraîneur américain Scott Goodrich, qui l'avait déjà dirigé en 2013, n'auront pas suffi.
Premier à sortir de l'eau, "Cesao" a d'abord fait bonne figure, en direct sur une chaîne de télévision nationale à l'écart des autres médias, et alors que les quelques centaines de personnes du public scandaient son nom.
- La retraite ? -
"J'ai tout changé dans ma vie, j'ai emmené ma famille aux Etats-Unis, a-t-il dit sur SporTV. Le Brésil sera bien représenté. De mon côté, je vous demande pardon (au public). Je suis resté bien en-deçà de ce que je sais faire. J'ai eu une année 2015 difficile et je n'ai pas bien nagé aujourd'hui. C'est très dur de vous dire quelque chose (au public). Il faut aller de l'avant, le Brésil sera bon."
Submergé par une vague d'émotions, il n'a pu réprimer un sanglot. Et il a prestement filé sans ajouter un mot devant les autres journalistes, dont certains pleuraient également.
Car c'est un petit événement dans le monde du sport brésilien, et dans celui de la natation. A 29 ans, l'homme qui régnait sur les épreuves reines de la natation masculine en 2008 (titre olympique) et 2009 (record du monde) a vu son rêve olympique se briser pour une poignée de centièmes de secondes.
Revenu peu après devant les médias, il a semblé esquisser un discours de départ: "J'ai fait ça (nager au haut niveau) pendant 8 ans de ma vie. Aujourd'hui je peux regarder tous mes titres mondiaux. C'est pour ça que j'ai été ému aujourd'hui, parce que je fais les choses à 100%. J'espère que ce sera l'image que je vais laisser, un gars qui a toujours travaillé avec beaucoup d'intensité et qui a représenté le Brésil de la meilleure manière qu'il a pu".
Interrogé sur une éventuelle retraite, il a répondu qu'il n'allait "rien décider maintenant. Je vais arrêter un certain temps l'entraînement: je n'ai aucune raison de retourner à l'entraînement lundi. Je vais me reposer maintenant et discuter avec ma famille de ce qui est le mieux pour moi".
- L'élève dépasse le maître -
Lors des séries mercredi matin, Cielo avait pourtant réalisé le meilleur temps (21.99), passant pour la première fois sous les minimas de qualification olympique (22.27), et s'approchant ainsi des JO.
Mais son jeune rival Italo Manzine Duarte, membre du même club, l'a finalement devancé en finale et s'est arrogé le deuxième billet qualificatif. L'élève et le fan a dépassé le maître et l'idole.
Cielo avait renoncé à la finale du 100 m nage libre lundi, afin de se concentrer sur le 50 m libre, où il prenait traditionnellement la lumière.
La lumière, justement, a occasionné un retard de trois quarts d'heures de la finale du 50 m nage libre mercredi "en raison d'une panne d'un générateur qui a affecté l'éclairage", a expliqué Rodrigo Garcia, directeur des sports au sein du comité d'organisation Rio2016.
Depuis trois ans, "Cesao" rame, entre les temps médiocres, les blessures et une certaine instabilité (il a changé plusieurs fois d'entraîneur). L'année dernière, aux Mondiaux en août à Kazan (Russie), il avait ainsi dû abandonner sur blessure.
Titré aux JO-2008 à Pékin sur 50 m libre, Cielo avait aussi enlevé les médailles de bronze sur 100 m libre à Pékin et sur 50 m libre à Londres en 2012. Il a toujours le record du monde du 50 m libre (20.91 en 2009). Mais plus d'horizon olympique.