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Renaud Lavillenie n'est pas double champion olympique et, à défaut de médaille d'or, a récolté un début de polémique: sifflé par le public de Rio, il s'est comparé à l'athlète noir Jesse Owens aux JO de 1936 dans l'Allemagne nazie, avant de s'excuser sur Twitter.
"C'est la première fois qu'on voit ça en athlé. Je pense que la dernière fois qu'on a vu ça, c'est quand Jesse Owens a couru en 1936 (...) Ca fait chier d'avoir un public de merde comme ça sur des JO", a affirmé le perchiste au micro de la chaîne française Canal + après l'épreuve.
Médaille d'argent (5,98 m) derrière le Brésilien Thiago Braz (6,03 m), Lavillenie était furieux d'avoir été sifflé par le public de Rio à chacune de ses tentatives.
Cette déclaration polémique a été largement commentée sur les réseaux sociaux et Lavillenie s'est ensuite excusé sur Twitter: "Désolé pour cette mauvaise comparaison. C'était une réaction à chaud et je réalise qu'elle était inappropriée. Désolé tout le monde".
Vainqueur noir sous les yeux d'Adolf Hitler, l'Américain Jesse Owens avait été le héros des jeux Olympiques de Berlin en 1936. Il a remporté quatre médailles d'or (100m, 200m, saut en longueur et relais 4X100m) lors de ces JO très politiques, alors que les États-Unis avaient hésité à envoyer leurs athlètes.
Issu d'une famille pauvre de l'Ohio, Owens est devenu une figure nationale dans l'Amérique raciste des années 1930.
- Bolt revient -
Au-delà de son dérapage sur Jesse Owens , Lavillenie n'a pas digéré les sifflets du public brésilien. "Autant qu'ils restent chez eux derrière leur télé (...) Ca perturbe énormément, on sent la méchanceté du public contre soi. Je fais un sport où on ne voit jamais ça. On n'est pas au foot", a-t-il pesté en conférence de presse.
Double champion du monde en salle, recordman du monde (6,16 m), septuple champion d'Europe mais jamais champion du monde en plein air, le Clermontois a raté son pari de devenir le second champion olympique à conserver son titre à la perche après l'Américain Bob Richards (1952 et 1956).
Mardi, le champion des champions se lancera dans la défense du sien sur 200 m, après avoir déjà réussi ce tour de force sur 100 m dimanche: le Jamaïcain Usain Bolt s'alignera en série du 200 m (finale jeudi), avant le relais 4x100 m (jeudi et vendredi).
Il a posé le cadre sans détour: "Deux médailles de plus et ce sera fait: immortel".
Avec deux titres supplémentaires, Bolt réaliserait le "triple-triple" (100 m, 200 m, 4x100 m) comme à Pékin en 2008 et à Londres il y a quatre ans. Et il rejoindrait deux légendes, le Finlandais "volant" Paavo Nurmi et le grand Carl Lewis , parmi les sportifs les plus titrés (9 or) de l'histoire des Jeux en athlétisme.
Hasard de la programmation, Bolt, présenté comme le "sauveur" de l'athlétisme, gangréné par les affaires et le dopage, revient en scène le jour où apparaît la sauteuse en longueur Darya Klishina.
Acceptée à titre exceptionnel puis exclue par la Fédération internationale (IAAF) et enfin réintégrée sur injonction du Tribunal arbitral du sport (TAS), Klishina sera bien l'unique Russe présente dans les épreuves d'athlétisme, en raison du scandale de dopage d'Etat qui ébranle son pays.
- Déceptions françaises -
L'équipe de France, elle, poursuivra sa quête de médailles afin d'enrichir un bilan qui se monte pour l'instant à 24, dont 7 en or.
Les Bleus compteront mardi soir sur les spécialistes du 110 m haies Dimitri Bascou et Pascal Martinot-Lagarde, facilement passés à travers les gouttes sur les séries.
Pour les filles du basket et du hand, ce ne sont que les quarts de finale mardi, mais le podium est en ligne de mire.
Les premières affronteront les Canadiennes à 22h15 (03h15 françaises mercredi) et les secondes se mesureront à l'Espagne (à 13h30 locales, 18h30 françaises).
La journée de lundi a été riche en déceptions pour les Français, en plus du seul cas Lavillenie.
Sur le 10 km de natation en eau libre, la Française Aurélie Muller, médaillée d'argent pendant quelques minutes, a été disqualifiée pour avoir coulé son adversaire italienne au moment de l'arrivée.
Et dans la soirée, la "Team Yavbou" (verlan d'un mot argot équivalent de "baiser", avec une connotation très vulgaire) a bien mal justifié son surnom: elle s'est fait "bouillave" à son tour, par le Brésil.
Ironie du sort, c'est après un match contre cet adversaire en 2013 que Earvin Ngapeth, la vedette de l'équipe, avait trouvé le surnom "Team Yavbou": "Des potes m'avaient dit avant le match que les grands Brésiliens, il fallait +les bouillave+", avait-il expliqué l'année suivante.