Happy Birthday : |
La première semaine à Rio l'aura confirmé: l'Australie ne serait rien -ou presque- sans ses nageurs et nageuses qui, tous les quatre ans, récoltent la majorité des médailles olympiques rapportées sur l'île-continent.
De Dawn Fraser (1956, 1960 et 1964) à Ian Thorpe (2000 et 2004), en passant par Murray Rose (1956 et 1960) ou Shane Gould (1972), la liste est longue de ces champion(ne)s australien(ne)s qui font depuis des décennies la loi dans les bassins olympiques du monde entier.
A Rio, la grande favorite Cate Campbell a certes déçu sur le 100 m nage libre, comme Cameron McEvoy dans l'épreuve masculine.
Mais le Brésil a accouché de nouvelles gloires tel le jeune Kyle Chalmers, nouveau prince du sprint, ou Mack Horton, en or sur 400 m nage libre.
Ces Jeux n'auront pas fait exception: aucun autre sport ne définit mieux l'ADN olympique australien que la natation.
Bien sûr, sur le plan sportif, l'île n'a pas que des stars en maillot de bain. Et les exploits de sprinteuses comme Shirley Strickland (1948, 1952 et 1956), Betty Cuthbert (1956, 1960 et 1964), ou Cathy Freeman (1992, 1996 et 2000) sont encore dans toutes les mémoires en Australie.
Mais aucune discipline ne captive autant les Australiens que la natation.
Force est de reconnaître qu'il est difficile d'échapper à l'élément aquatique quand on vit sur une île baignée de 35.877 km de littoral, dont la douceur du climat est propice à tous les jeux d'eau.
A en croire une récente étude, 12% des 24 millions d'Australiens possèdent une piscine. La proportion dépasse même les 15% à Perth (sud-ouest), Sydney (sud-est) ou Brisbane (est). Et la natation est obligatoire à l'école.
- 39% de toutes les médailles -
L'idylle olympique de la natation australienne est plus que centenaire.
Premier nageur australien médaillé, Freddy Lane avait remporté deux épreuves dans la Seine à Paris en 1900.
Les Jeux les plus fastes pour les nageurs australiens furent à domicile, à Melbourne en 1956 (huit médailles d'or). A l'étranger, c'est Athènes en 2004 qui leur réussit le mieux (sept médailles d'or).
Entre les premières Jeux de l'ère moderne, à Athènes en 1896, et les JO de Londres en 2012, nageurs et nageuses ont décroché 42% des médailles d'or gagnées par l'Australie, 42% des médailles d'argent et 36% des médailles de bronze. Au total, 39% de toutes les médailles.
Au point qu'un éditorialiste australien écrivait récemment: "Si nos nageurs échouent aux JO comme il y a quatre ans, l'Australie tombera dans les profondeurs du classement."
Alors qu'approche la fin des épreuves à Rio, la natation australienne totalise, dans l'histoire olympique, 60 médailles d'or, arrivant à la deuxième place mondiale derrière les tout-puissants Etats-Unis, une nation 14 fois plus peuplée.
Ce total est près de trois fois supérieur au bilan de l'athlétisme australien. Cyclisme, aviron et voile arrivent après. Ce qui fait qu'aucune nation n'est aussi dépendante d'un seul sport que l'Australie l'est de la natation.
Ce n'est pas un hasard tant l'Australie est aux petits soins pour son gisement de pépites. Depuis 2012, la commission sportive australienne, un organisme gouvernemental, a ainsi versé 37,4 millions de dollars australiens (25,7 millions d'euros) à la natation, sport le mieux doté devant le cyclisme (34,1 millions de dollars australiens).
Avec un budget de 27 millions de dollars australiens, Swimming Australia est la Fédération australienne la plus riche, grâce notamment au sponsoring et aux droits TV.