Happy Birthday : |
La suspension confirmée de la Fédération russe d'athlétisme et la petite porte sur les JO de Rio offerte par l'IAAF aux athlètes russes non dopés basés à l'étranger annoncent une période riche en procédures juridiques, à six semaines du rendez-vous brésilien (5-21 août).
Samedi, le Comité international olympique (CIO) s'est rangé à la position de l'IAAF. Un souci en moins pour la fédération internationale, qui, par l'entremise de son président Sebastian Coe , avait répété avec force vendredi à Vienne que "l'IAAF est responsable de l'éligibilité et des critères permettant aux athlètes à participer aux compétitions internationales".
Le Comité international olympique "soutient la position stricte de l'IAAF (la Fédération internationale d'athlétisme) contre le dopage, conforme à la politique de tolérance zéro du CIO", a écrit dans un communiqué le CIO.
Dans son texte, le CIO précise que lors de son "Sommet olympique" de mardi à Lausanne (Suisse), où Sebastian Coe sera présent, il entend "prendre des mesures de grande ampleur afin de s'assurer d'une compétition à armes égales entre les athlètes qui vont participer aux jeux Olympiques de Rio de Janeiro".
"Compte tenu des déclarations du Comité international olympique (CIO), nos sportifs n'ont aucune chance" de participer aux Jeux de Rio, a rapidement regretté le ministre russe des Sports Vitali Moutko, cité par l'agence R-Sport.
Pour autant, les athlètes russes, quels qu'ils soient, sont dans les starting blocks pour préparer leur dossier. Et en premier lieu ceux concernés par la main tendue de l'IAAF.
"S'il y a des athlètes qui souhaitent passer par cette petite ouverture et concourir sous un drapeau neutre, ils peuvent faire une demande dès à présent. La décision de l'IAAF est déjà en vigueur", a en effet expliqué Rune Andersen, qui dirige la Task Force de l'IAAF consacrée à la Russie.
"Ils doivent rassembler les éléments qui prouvent qu'ils ont été soumis à une surveillance et à des contrôles antidopage crédibles, et ce durant une période appropriée, et ensuite un comité au sein de l'IAAF décidera. Evidemment, ils doivent aussi remplir des critères sportifs."
Concrètement, seuls les athlètes russes s'entraînant à l'étranger pourront en fait satisfaire à ces exigences, reconnaît M. Andersen: "Bien sûr qu'il y a des athlètes propres en Russie, nous sommes d'accord avec ça. Mais ils ont vécu dans un système tel que nous ne pouvons être sûrs de rien".
Chaque dossier déposé auprès de l'IAAF sera étudié "au cas par cas", a développé Sebastian Coe . "Mais il est possible que personne ne remplisse les critères. Nous n'avons absolument pas idée de combien d'athlètes cela peut représenter, mais je crois que nous pouvons dire que ce ne sera pas un grand nombre", a-t-il affirmé.
Deux noms seulement émergent à l'heure actuelle: Yulia Stepanova, la lanceuse d'alerte, coureuse de 800 m et suspendue deux ans pour des anomalies dans son passeport biologique avant de révéler l'ampleur du scandale russe, et possiblement Darya Klishina, la sauteuse en longueur, établie aux Etats-Unis depuis 2014.
Et encore Stepanova rentre elle dans une catégorie à part, puisque c'est uniquement grâce à son rôle de lanceuse d'alerte qu'elle pourrait être repêchée.
Il y donc tous les autres, tous les athlètes russes qui s'entraînent au pays, comme Yelena Isinbayeva, la double championne olympique de la perche, ou Sergey Shubenkov, le champion du monde du 110 m haies. Pour eux, reste la bataille juridique.
Elle concerne en premier lieu la fédération russe d'athlétisme (ARAF), suspendue en tant qu'entité.
"Il n'y a pas possibilité pour la fédération russe de faire appel en interne de la décision du Conseil de l'IAAF", a précisé l'IAAF à l'AFP samedi.
En conséquence, si la fédération russe veut contester sa suspension, elle devra se tourner vers le tribunal arbitral du sport (TAS) à Lausanne, où le délai pour déposer un appel est de 21 jours.
Si le TAS venait à lever la suspension, "le Comité olympique national russe serait libre de sélectionner les athlètes qu'il veut pour Rio. Toutefois, le CIO pourrait refuser certaines inscriptions individuelles selon la Charte Olympique (Règle 44.3)", explique une source proche du dossier.
Le flou entoure en revanche les démarches possibles pour les athlètes eux-mêmes, puisqu'ils n'ont pas été sanctionnés individuellement. Sebastian Coe a cependant estimé que "les athlètes ont le droit de faire appel devant le TAS s'ils le souhaitent".
Isinbayeva, la Tsarine de la perche, avait annoncé dès vendredi son intention de porter l'affaire devant les tribunaux, sans préciser lesquels.