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Les députés russes ont accusé mardi la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) de ressortir de la "naphtaline" l'arme du boycott utilisée à l'époque de la Guerre froide en maintenant la suspension des athlètes russes, privés pour l'heure des jeux Olympiques de Rio.
A quelques heures d'une décision cruciale du Comité international olympique (CIO), les 429 députés ont adopté à l'unanimité une résolution dans laquelle ils qualifient de "boycott" et de "violation des droits de l'Homme" le maintien de l'interdiction de toute compétition internationale de l'athlétisme russe, au centre depuis des mois d'un vaste scandale de dopage organisé.
"Il semblait que le temps où l'on tentait d'utiliser le sport comme instrument de lutte politique en organisant un boycott aux jeux Olympiques (...) en raison de désaccords politiques était passé", a estimé la Douma, chambre basse du Parlement russe.
"Mais il y a des personnes qui essaient de ressortir aujourd'hui cette arme qui sent la naphtaline", affirment les députés russes, en référence au boycott en 1980 des Jeux de Moscou par les Occidentaux après l'invasion en 1979 de l'Afghanistan par les troupes soviétiques. En représailles, les Soviétiques et les pays satellites du bloc socialiste avaient boycotté les JO de Los Angeles en 1984.
"On ne peut expliquer par d'autres motifs l'interdiction de participer aux jeux Olympiques aux sportifs qui n'ont même jamais été soupçonnés de dopage", soulignent les parlementaires russes.
L'IAAF a maintenu vendredi la suspension de la Russie, accusée depuis novembre de dopage institutionnalisé, de toute compétition internationale, privant de facto les athlètes russes des JO-2016 (5-21 août).
Lors du "sommet olympique" mardi à Lausanne (Suisse), le CIO pourrait toutefois décider d'autoriser certains athlètes russes, en mesure de démontrer qu'ils sont "propres" en matière de dopage, à participer aux Jeux de Rio.
"La répression envers les sportifs qui n'ont jamais pratiqué un jeu malhonnête, c'est non seulement une décision injuste, mais qui sape les bases du mouvement olympique", martèlent les députés russes, en dénonçant une "violation directe des droits de l'Homme".
La Douma "espère que la raison l'emportera sur les émotions et qu'une décision objective sera prise", insistent-ils.
Vladimir Poutine avait lui aussi qualifié vendredi d'"injuste" la décision de l'IAAF, indiquant espérer une "réaction" du CIO en faveur des athlètes "propres" et promettant de "renforcer" la lutte contre le dopage.
La Russie tente depuis plusieurs mois de convaincre l'IAAF qu'elle a répondu aux demandes de l'Agence mondiale antidopage (AMA) et mérite d'être réintégrée dans le giron de l'athlétisme mondial.