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Bolt contre Gatlin, le yin contre le yang, le bon contre le "bad boy": les Jeux ne seraient pas tout à fait olympiques sans la finale du 100 m, événement planétaire où sont attendus dimanche à 22h25 (03h25 françaises) le Jamaïcain et l'Américain, pour un duel chargé de symboles.
Et ce show en mondovision a été lancé de la meilleure manière: par un record du monde, celui de la "locomotive de Waco", Michael Johnson , battu par un jeune Sud-Africain, Wayne Van Niekerk, sur 400 m (43 sec 03). Devant un public carioca déjà chauffé à blanc.
Mais tout cela comptera peu face à ces 10 secondes les plus attendues des Jeux, sur le tartan du stade olympique de Rio, dans le quartier de Maracana. Dix secondes qui valent plus que de l'or pour la superstar Usain Bolt , qui veut signer une performance inégalée: s'imposer pour la troisième fois d'affilée sur le 100 m olympique.
Bolt vise même un triple-triple de folie en remportant ensuite le 200 m et le 4x100 m, comme à Pékin en 2008 et à Londres il y a quatre ans.
Mais le Jamaïcain ne sera pas seul. Car un bon scénario exige des personnages : un bon, une brute et un truand par exemple. Et les trois seront là ce dimanche soir, facilement qualifiés à l'issue des demi-finales: Bolt, la star planétaire adorée; Yohann "The Beast" Blake, son compatriote et son tombeur aux Mondiaux-2011; et Justin Gatlin , le "bad boy" américain, l'ex-dopé suspendu dix ans et finalement revenu dans le circuit après avoir vu sa peine réduite à cinq ans.
- Le bon, la brute, le truand -
Et parmi ce parterre d'étoiles il y aura même un petit Français, avec Jimmy Vicaut , le recordman d'Europe. Même s'il est très peu probable qu'un podium vienne enrichir le butin français.
Symboliquement, une victoire de Gatlin sur Bolt, jamais contrôlé positif à ce jour, fragiliserait encore un peu plus une discipline très abîmée par les scandales de dopage. "L'athlétisme a besoin que je gagne à Rio et que je sois le meilleur", a confirmé Bolt au journal français Aujourd'hui en France/Le Parisien.
De fait, les histoires de dopage n'en finissent pas de troubler les Jeux.
Samedi, la Russe Darya Klishina a ainsi été exclue de la compétition au terme d'un surprenant revirement de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF). Elle était pourtant la seule des 68 athlètes russes à avoir échappé à l'exclusion.
Initialement épargnée car elle s'entraîne depuis 2013 aux Etats-Unis, elle a finalement été sanctionnée à son tour, sur la base d'une "nouvelle information". Selon ARD, la chaîne de télévision allemande à l'origine des révélations sur le dopage russe, en décembre 2014, deux flacons contenant des prélèvements de l'athlète en vue d'un contrôle antidopage auraient été altérés et l'un d'eux contenait même les traces de deux ADN...
- Murray récidiviste -
Klishina a bien sûr saisi le Tribunal arbitral du sport (TAS), qui doit rendre son verdict d'ici dimanche minuit. A quelques minutes du sacre de l'homme le plus rapide du monde, l'info n'était pas encore tombée.
En attendant ce 100 m 100% testostérone, la même longueur a été courue samedi, dans sa version au féminin. Mauvais augure pour Bolt? C'est une Jamaïcaine qui s'est imposée, mais pas celle qu'on attendait: Elaine Thompson a détrôné Shelly-Ann Fraser-Pryce , pourtant double tenante du titre.
Dans l'ombre de l'athlétisme, il était difficile de se faire de la place dimanche. La journée a pourtant été riche en événements, avec notamment la victoire de l'Anglais Justin Rose au premier tournoi olympique de golf depuis 112 ans et les Jeux de Saint-Louis (Etats-Unis). La troisième médaille d'or de Simone Biles , la poupée américaine de la gymnastique, en lice pour un quintuplé inédit. Ou le second titre consécutif de l'Ecossais Andy Murray en tennis.
Quant aux Bleus, ils ont continué leur petit bonhomme de chemin vers les médailles: l'or avec les épéistes, à l'escrime, l'or encore avec Charline Picon en planche à voile, et deux breloques en bronze, avec le véliplanchiste Pierre Le Coq et Alexis Raynaud en tir à la carabine. 22 podiums au total déjà, dont 7 titres, et la 6e place au tableau des médailles !
Pas de médaille, mais un quasi exploit pour les basketteurs: pourtant privés de Tony Parker, laissé au repos, ils ont fait plus que résister face à une Dream Team américaine qui ne fait plus rêver et ne fait surtout plus peur. 100-97 seulement pour les stars de la NBA, trois petits points d'écart.