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De Marc Pajot , en argent à Munich en 1972 puis vainqueur de la Route du Rhum dix ans plus tard, au Britannique Ben Ainslie , quadruple médaille d'or avant de remporter la Coupe de l'America en 2013, la voile olympique s'affirme comme "l'université de la voile".
"La voile olympique, c'est un peu l'université de la voile", lance Jean-Pierre Champion, président de la Fédération française de voile (FFV). "Quand on sort de la voile olympique, on a les compétences pour des épreuves aussi différentes que la Solitaire du Figaro, la Coupe de l'America ou le Tour de France".
"On peut toujours avoir des autodidactes, mais si l'on prend François Gabart, vainqueur du dernier Vendée Globe, ou Franck Cammas qui va défendre les couleurs de la France sur la prochaine Coupe de l'America (2017), ils viennent tous de la voile olympique", rappelle-t-il.
Rien d'obligatoire cependant à faire ses gammes dans la voile olympique pour percer au plus haut niveau, dans la course au large ou le match racing. Ainsi Eric Tabarly n'a-t-il jamais connu les séries olympiques et encore moins disputé les Jeux. Mais c'était à une autre époque et la situation a bien changé.
Aujourd'hui, c'est souvent parmi les meilleurs des séries olympiques que l'on repère les futures stars de la voile.
Avant de remporter la Coupe de l'America, la plus prestigieuse compétition de voile au monde, en 2013 à San-Francisco avec les Américains de Oracle au poste de tacticien, le Britannique Ben Ainslie était devenu, dans son sport, l'égal d'un Usain Bolt , en remportant quatre fois l'or aux Jeux, de 2000 à 2012, en Laser puis en Finn.
Le Brésilien Torben Grael , cinq fois médaillé dont deux fois en or (Atlanta et Athènes), a ensuite goûté plusieurs fois à la Coupe de l'America (avec les Italiens de Luna Rossa), mais aussi à la course au large, en remportant la Volvo Ocean Race 2008-2009, course autour du monde en équipage avec escales.
- Jusqu'à la présidence du CIO -
Dans la même veine, l'Australien Glenn Ashby a été vice-champion olympique de Tornado en 2008 à Pékin et quatorze fois champion du monde en catamarans Classe A, Tornado et F18. Puis il a été skipper du catamaran AC45F néo-zélandais dans les America's Cup World Series (ACWS), antichambre de la "Cup".
Et l'actuel skipper du défi suédois Artemis Racing dans les mêmes ACWS est l'Australien Nathan Outteridge , champion olympique en 49er à Londres en 2012, et champion du monde de la série en 2008 et 2009.
Certains des Français qui disputeront les JO de Rio pensent ainsi déjà à l'après-Jeux et peu imaginent une reconversion en dehors de leur "milieu naturel".
"C'est dommage de se dire que ça va s'arrêter et qu'on va partir dans un bureau faire de la vente de téléphones", confie Jean-Baptiste Bernaz, 29 ans, qui pourrait lâcher le Laser après Rio.
"C'est vrai que quand je suis arrivé dans le monde de la voile, les premières images que j'ai vues, ce sont les JO et la Coupe de l'America, deux passions qui ont animé ma vie jusqu'à aujourd'hui. Je sais qu'après les Jeux ce sera peut-être trop tard pour disputer la prochaine Coupe de l'America (en juin 2017 aux Bermudes, ndlr), mais ce n'est jamais trop tard pour monter sur ces magnifiques bateaux et j'espère me rapprocher d'une équipe", confie celui qui dispute ses troisièmes Jeux.
Le Varois pourra toujours appeler son ami Thomas Le Breton, copain de préparation olympique "avec qui j'étais en concurrence pour Pékin" et qui navigue maintenant avec Cammas.
Et pour certains, la carrière olympique de "voileux" ne s'est pas limitée à la seule voile. Le Belge Jacques Rogge a gravi les échelons pour s'installer pendant douze ans à la présidence du Comité international olympique entre 2001 et 2013, prenant la suite de l'Espagnol Juan Antonio Samaranch.