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Une si longue attente: Dimitri Bascou, discret et attachant garçon de 29 ans, a apporté à la France une médaille de bronze qui renoue le fil glorieux des haies françaises, 40 ans après le titre olympique de Guy Drut à Montréal, le seul de l'histoire tricolore.
"On a un très bon niveau en France et on s'installe à l'international. On demandait simplement patience. Et je ramène deux médailles cette saison, je suis fier de partager ça avec la France", a confié le souriant Martiniquais, encore loin de réaliser la portée de sa performance.
C'était la saison de Bascou. Elle a commencé par un hiver de feu, symbolisé par un record de France du 60 m haies en salle (7.41) et une prometteuse médaille de bronze, déjà, aux Mondiaux de Portland en salle en mars.
Elle a continué par un été brûlant, où l'or a coulé dans les poches du Martiniquais, natif de Schoelcher: d'abord au niveau national, avec le titre de champion de France à Angers, puis continental, début juillet à Amsterdam.
Le champion d'Europe n'était donc pas qu'un mirage sur les haies. A 29 ans, il est arrivé à matûrité et en est enfin récompensé.
Il y a trois ans, Bascou, talentueux mais systématiquement à côté de la plaque en grand rendez-vous, a décidé de travailler sur lui-même.
"A force de passer à côté à cause de petits détails, des haies fracassées, je trébuche au départ où je crois qu'il y a un faux départ... On finit par se demander si on est maudit ou pas, et quand on commence à se poser cette question-là, on touche le fond", raconte-t-il.
Sa médaille, remportée en 13 sec 24/100e, il la doit donc à son travail avec Giscard Samba, qu'il a rejoint il y a trois ans au club de Créteil.
- Le travail de Robert-Michon -
Samba, c'est le coach qui a également eu un temps sous sa coupe Pascal Martinot-Lagarde, 4e de la finale olympique (13.29). Celui qui tente d'apprendre à ses athlètes la rythmique si particulière des haies hautes.
"J'essaie de les imprégner d'une certaine rythmique, afin qu'ils puissent la reproduire seuls ou en compétition", explique-t-il.
Et dans les travées du stade olympique, après la course, les deux hommes se sont retrouvés pour un émouvant moment de partage.
La journée a d'ailleurs été marquée par les Français par beaucoup d'émotions.
Celle, en matinée, de Mélina Robert-Michon, en argent au disque. "C'est 20 ans de travail" récompensés, a soufflé la Française, 37 ans et cinq JO au compteur tout de même.
L'athlétisme français récolte donc deux médailles en un jour et trois en tout à Rio, puisque Lavillenie a décroché lundi l'argent à la perche. Trois, c'est déjà une de plus qu'à Londres en 2012, ou encore Pékin 2008, Athènes-2004 et Sydney-2000.
Dommage que celle ramenée par le perchiste soit entachée d'une polémique. Le Clermontois a vécu l'enfer lors de la remise des médailles. La faute à ses déclarations maladroites, très critiques à l'égard des spectateurs de la finale, qui l'ont hué.
Lavillenie, en pleurs sur le podium d'abord, complètement effondré ensuite.
"Sur la compétition, c'était très malheureux mais c'est comme ça. Là, je me suis senti humilié sur le podium. J'ai essayé de me retenir pendant la cérémonie, c'était tellement dur. Honnêtement, je ne le souhaite à personne, c'est ignoble", a-t-il réagi sur France Télévisions.
Pour le reste, la journée a manqué de saveur, dans une soirée qui a vu l'apparition de Darya Klishina, seule Russe autorisée à participer aux JO, lors des qualifications de la longueur. Elle reviendra pour la finale.
L'Ethiopienne Genzebe Dibaba, grande favorite, a échoué à conquérir le 1500 m, dominé par la Kényane Faith Kipyegon en 4 min 08 sec 92.
Et la hauteur n'a pas été à la hauteur. Malgré le succès amplement mérité du Canadien Derek Drouin avec 2,38 m.