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Appelez-les Superman et Colossus ! Candidats annoncés à l'or à Rio, Jérémie Azou et Pierre Houin ont fait honneur aux surnoms de super-héros donnés par leurs coéquipiers en offrant vendredi à l'aviron français son premier titre olympique depuis douze ans.
Après avoir survolé sa série, puis sa demi-finale, le deux de couple poids légers a géré son avance dans sa dernière course, sous la pluie, pour succéder au deux de couple d' Adrien Hardy et Sébastien Vieilledent, sacré à Athènes en 2004.
Dans une course serrée pour le podium, Azou et Houin ont finalement devancé l'Irlande et la Norvège.
"C'est un truc de malade !", a lancé Houin, exténué, au micro de France Télévisions. "C'était une finale olympique et personne n'a rien voulu lâcher (...) On est allé au bout du bout."
A peine quatre mois après leur première association en Coupe du monde, Houin ayant surclassé en individuel le partenaire d'Azou depuis 2012, Stany Delayre , le pari de la Fédération française est réussi : le duo avait bel et bien l'or au bout des rames.
Il a su rapidement trouver ses marques et gérer aussi bien le bouleversement de la hiérarchie que le statut de favori qui peut parfois vous couper les ailes.
"Ce statut de favori, (...) on n'en avait pas peur et en même temps, ça a poussé les autres à essayer de venir nous chercher. Nous, ça nous a poussé à venir les contrer", a résumé Houin.
Au-delà d'une ambition commune devenue réalité vendredi sur les eaux de la lagune Rodrigo de Freitas, ce qui lie le "grand frère" Azou, 27 ans, et Houin, 22 ans, tous deux en larmes sur le podium olympique, est aussi une affaire de transmission.
- 'Inspirant' -
"Pour moi, Jérémie est le meilleur rameur au monde, dans et hors de l'eau. Il est inspirant", confiait Houin à l'AFP avant les JO. "Je crois qu'il va m'aider à devenir l'homme que je dois être."
"Je pense qu'à son âge Pierre est plus fort que je l'étais", répondait Azou en aparté. "Je le prépare à être le leader de la catégorie." Avec, pour commencer son apprentissage, la conquête du titre olympique, rien que ça !
La victoire de la paire conclut de la meilleure des manières l'aventure brésilienne de l'aviron français, qui s'était contenté d'une médaille d'argent à Londres en 2012.
On attendait alors déjà un résultat d'Azou et Delayre, son compère de l'époque, mais le duo n'avait terminé qu'à la quatrième place d'une finale déstabilisante, disputée en deux temps après un incident matériel des adversaires britanniques.
L'or olympique tout juste en poche, Azou a immédiatement eu une pensée pour son ex-partenaire. "C'est le troisième homme du bateau, c'est grâce à lui qu'on gagne aujourd'hui", a-t-il souligné.
Avec cinq bateaux sur sept en finales à Rio, ce titre et la médaille de bronze du quatre sans barreur poids légers jeudi, le contrat est rempli pour la Fédération française d'aviron, qui visait deux ou trois médailles et un titre.
Un peu plus tôt vendredi, le deux sans barreuse (Marie Le Nepvou et Noémie Kober) et le quatre sans barreur (Benjamin Lang, Mickaël Marteau, Valentin Onfroy et Théophile Onfroy) ont fini 12e et 11e.