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L'Ethiopienne Almaz Ayana a ouvert de manière éclatante la semaine de l'athlétisme aux Jeux en explosant de 14 secondes le record du monde du monde du 10.000 m (29:17.45), vieux de 23 ans, attisant forcément les suspicions, vendredi à Rio.
L'ancienne marque (29:31.78), que la Chinoise Wang Junxia avait établie le 8 septembre 1993 à Pékin, posait déjà questions.
L'athlète était une brave soldate d'élite de l'armée de Ma Juren, qui utilisait les méthodes commando pour son groupe d'entraînement.
Ce record planétaire tombe alors que la fédération russe a été suspendue de compétitions internationales, et notamment des Jeux, après les révélations de dopage institutionnalisé dans le pays.
D'ailleurs, dans ce cadre, le Kenya et l'Ethiopie ont été rappelés à l'ordre pour leur politique antidopage approximative.
"Claire comme le cristal"
"Je me suis entraînée spécifiquement pour le 10000 m. Je prie beaucoup et Dieu me donne tout. Mon dopage, c'est mon entraînement et ma foi. Je suis claire comme le cristal", a indiqué la nouvelle recordwoman du monde.
Ayant débuté par le steeple, Ayana est entraînée par son époux qui l'a surnommée "la libellule" tant sa légèreté semble défier les lois de l'attraction terrestre et de la fatigue.
Championne du monde du 5000 m en 2015, Ayana s'est envolé juste après le 5e kilomètre, atteint en 14 min 46 sec 09 sous le rythme et les bases du record, de la jeune Kényane Alice Nawowuna, finalement quatrième.
De sa foulée souple, la favorite a alors entamé sa course contre la montre. La Kényane Vivian Cheruiyot , double championne du monde (5000/10.000 m) en 2011, a limité l'écart à 4-5 secondes jusqu'au 7e kilomètre.
Puis la +libellule+ s'est échappé vers des territoires inconnus de ses adversaires.
Cheruiyot (29:32.53, record national) et la glorieuse Tirunesh Dibaba (29:42.56, record personnel amélioré de 12 secondes), double tenante du titre qui revenait de maternité, ont complété le podium.
"Aujourd'hui, avec cette température (21 degrés) humide, c'étaient des conditions idéales, comme à Oslo", a ajouté Ayana.
Rivalité
En Ethiopie, sa rivalité avec le clan des Dibaba est particulièrement sensible. Ayana est originaire d'une province occidentale adossée au Soudan et à majorité musulmane.
Les Dibaba -la soeur cadette Genzebe est détentrice du record du monde du 1500 m-, comme Haile Gebreselassie et Kenenisa Bekele , viennent des hauts-plateaux, au sud de la capitale Adids Abeba, fief des catholiques orthodoxes.
Ayana, 24 ans, a commencé à réécrire l'histoire du demi-fond. Le record du monde du 5000 m (14.11.15 à Oslo), détenue par Tirunesh depuis 2008, lui tend les bras. Elle l'avait seulement effleuré début juin à Rome (14:12.59).
"Ca peut attendre quelques semaines. Je suis venue pour le doublé (10.000/5000)", a rappelé Ayana. Histoire de faire aussi bien que Tirunesh Dibaba en 2008 à Pékin.
Et puis le 3000 m, distance non olympique, dont le record du monde (8 min 06 sec 11), également propriété de Wang Junxia, constitue un +Everest+ de l'athlétisme. Sur cette voie, Ayana trouvera bien sûr Genzebe Dibaba.
Dans la 7e et dernière série du 800 m, Pierre-Ambroise Bosse a fait le boulot, en gagnant à l'économie (1:48:12). "J'étais très nerveux. C'est une bonne mise en jambes", a souligné l'Aquitain.
Le Kényan David Rudisha , tenant du titre qu'il avait accompagné il y a quatre ans d'un superbe record du monde en solitaire (1:40.91), a été nettement plus vite (1:45.09) dans la 3e série.
Pour Antoinette Nana Djimou, l'heptathlon est déjà en +côte+, après un 100 m haies et un saut en hauteur moyens.
La Britannique Jessica Ennis-Hill, pour sa part, a bien lancé sa défense du titre.