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"Air Lavillenie" s'est crashé lundi soir. Après la foudre Bolt dimanche, les éléments se sont déchaînés sur le stade olympique de Rio et le perchiste clermontois, en argent seulement, a échoué à rejoindre Riner au panthéon des doubles champions olympiques.
Quand ses concurrents s'échinaient à sauter vers des hauteurs lilliputiennes pour lui, Lavillenie attendait que l'espace aérien se dégage. Début du concours à 5,75 m. Et quatre sauts faciles, jusqu'à 5,98 m, la hauteur qui l'avait sacré à Londres en 2012.
Tous ses concurrents craquent. Sauf un, le jeune Brésilien Thiago Braz. Et c'est la chute. Deux échecs du perchiste français à 6,03 m, une barre que le Brésilien passe, battant son record personnel de 10 centimètres, autant dire une montagne. Le Brésilien est champion olympique, Berezina brésilienne à Rio pour le "Napoléon" de la perche.
"Je n'ai rien à me reprocher, Thiago a fait un concours incroyable", a-t-il admis.
"0n avait malheureusement une mauvaise ambiance dans ce stade. C'est la première fois que je me fais siffler en bout de piste. Malheureusement, on voit ça un peu trop souvent au foot, on était un petit peu à l'abri en athlé", a simplement regretté le double champion du monde en salle et septuple champion d'Europe.
Lavillenie ne sera donc pas le second champion olympique de la perche à conserver son titre après l'Américain Bob Richards (1952 et 1956). "J'espère juste qu'en 2024, on aura les Jeux à Paris et que je lui rendrai la monnaie de sa pièce".
- Médaillée, puis disqualifiée -
Comme le tsar ukrainien Serguei Bubka, à qui il avait arraché le record du monde en février 2014 avec un saut à 6,16 m, il ne compte qu'un seul titre aux JO. En attendant Tokyo 2020 ?
Mais l'Auvergnat d'adoption ramène quand même l'argent. De quoi alourdir le trésor de l'équipe de France, déjà lestée de 24 médailles, dont 7 en or.
Et ce butin aurait même pu (dû ?) être de 25 médailles, sans la mésaventure d'Aurélie Muller, médaillée d'argent pendant quelques minutes dans la matinée avant d'être disqualifiée à l'arrivée de l'épreuve du 10 km en eau libre, face à la plage de Copacabana.
La faute de la nageuse de Sarreguemines (Moselle), entraînée par Philippe Lucas ? Elle a apparemment coulé son adversaire italienne au moment de franchir la ligne d'arrivée. Une désillusion majuscule pour la championne du monde et d'Europe de 26 ans, qui visait l'or, aurait pu se contenter du bronze. Et repart sans rien.
Mais d'autres médailles se dessinent. Et pourquoi pas encore dans ce stade olympique Engenhao, au coeur du quartier de Maracana, mardi soir, avec les hurdlers Dimitri Bascou et Pascal Martinot-Lagarde, facilement passés à travers les gouttes sur les séries du 110 m haies.
Pour leur compère Wilhem Belocian, les JO ont en revanche déjà pris fin dans un vilain faux départ. Pour lui, les Jeux de Rio ont été bien trop courts.
Idem pour les volleyeurs français, condamnés à battre chez eux les Brésiliens pour sortir du groupe de la mort, mais qui ont été battus sèchement (3-1) et sortent des Jeux sans avoir jamais atteint les hauteurs qu'ils étaient venus chercher.
- Bolt et Klishina -
Autre défi, autre échec pour l'Américaine Allyson Felix , l'athlète féminine la plus médaillée des JO, avec 6 médailles dont 4 en or. Championne olympique du 200 m en 2012, elle avait échoué à se qualifier sur cette distance pour Rio et entendait se rattraper sur 400 m. Mais la Bahaméenne Shaunae Miller est passée par là, en franchissant la ligne d'arrivée à plat ventre, à bout de force, entre chute involontaire et plongeon désespéré mais salvateur.
Lundi soir à Rio, un autre champion a en revanche réussi le doublé: David Rudisha , le prince kényan du 800 m, a récidivé après son titre de Londres en s'imposant facilement de sa foulée aérienne.
Côté star, la journée de mardi sera riche avec notamment le retour d'un certain Bolt, pour les séries du 200 m. Une formalité, évidemment.
Le concours de la longueur féminine sera aussi au centre des attentions, avec Darya Klishina, la seule des 68 athlètes russes à avoir échappé à la tornade des révélations du rapport McLaren sur le dopage d'Etat dans son pays.
Exclue une première fois par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), puis repêchée par celle-ci, et enfin à nouveau exclue vendredi. Elle a été définitivement réadmise aux JO cariocas, au coeur de la nuit lundi, par le Tribunal arbitral du sport.
Les caméras ne devraient pas la rater, quelles que soient ses performances.