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Soixante-sept athlètes russes comptent demander à la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) de les repêcher pour les JO de Rio après la suspension pour dopage de la Fédération russe, en dépit de critères très stricts à remplir, a indiqué samedi le ministre russe des Sports.
"Demain, 67 athlètes russes vont déposer leur demande individuelle pour participer aux jeux Olympique, ils en ont le droit", a déclaré Vitali Moutko à la télévision russe.
Confrontée à un vaste scandale de dopage généralisé et de corruption frappant l'athlétisme russe, l'IAAF avait confirmé le 17 juin la suspension de la Fédération russe d'athlétisme (ARAF).
La Fédération internationale avait cependant ouvert la porte à un repêchage, à titre individuel, de certains athlètes russes qui étaient "en dehors du pays" et qui feront la preuve qu'ils se sont "soumis à d'autres systèmes de contrôles antidopage".
Le chiffre de 67 avancé par M. Moutko semble cependant peu réaliste. Les critères très stricts détaillés jeudi par l'IAAF pour postuler n'ouvrent en fait la porte de Rio qu'aux très rares athlètes s'entraînant à l'étranger, ce qui exclurait "la tsarine" de la perche, Yelena Isinbayeva, double championne olympique d'Athènes et Pékin, ou le champion du monde du 110 m haies, Sergey Shubenkov.
"Ce sera un gros échec pour moi si toute l'équipe de Russie est écartée", a reconnu M. Moutko: "Je suis prêt à prendre mes responsabilités et à démissionner", a-t-il ajouté.
"Ce n'est pas moi qui pousse les sportifs à se doper, mais s'il y a des ratés, cela veut dire que je ne travaille pas comme il faut. Je pense que ma part de culpabilité dans ce qu'il s'est passé est suffisante pour que je sois prêt à en porter la pleine responsabilité", a-t-il poursuivi.
Le règlement en neuf points publié jeudi par l'IAAF précise les modalités du "repêchage". Il oblige les athlètes postulants à déposer leur candidatures au minimum deux semaines avant la compétition internationale visée, ce qui serait le cas pour les JO de Rio, organisés du 5 au 21 août. Ces candidatures seront ensuite soumises à un "Doping Revue Board", qui étudiera leur validité.
En ce qui concerne les athlètes russes éventuellement repêchés, l'IAAF a précisé souhaiter qu'il concourent sous statut "neutre". Non décisionnaire sur ce point, la Fédération internationale s'est ainsi démarquée du Comité international olympique (CIO), dont le président Thomas Bach avait affirmé mardi que les athlètes russes repêchés pourraient bien participer aux JO de Rio sous le drapeau russe.
Outre l'athlétisme, la Russie risque aussi de voir ses haltérophiles privés des prochains JO, la Fédération internationale d'haltérophilie (IWF) ayant décidé de suspendre pour dopage les fédérations de Russie, de Biélorussie et du Kazakhstan pendant un an.
Pour chacun de ces pays concernés, au moins trois cas de dopage ont été révélés suite à une nouvelle vague d'analyses d'échantillons issus des JO de Londres et de Pékin. Ces suspensions seront avalisées une fois que le CIO aura officiellement "disqualifié" les athlètes contrôlés positifs à l'issue de cette nouvelle vague d'analyses.
Interrogé samedi par l'agence TASS, Vitali Moutko avait dénoncé une décision "absurde" qui revient à "changer les règles pendant le jeu" et prévenu que la Russie saisirait les instances du sport, voire la justice, en cas de confirmation des suspensions.
"Pourquoi trois, et non quatre cas par exemple? (...) Comment peut-on punir un sportif à la place de quelqu'un qui a enfreint les règles en 2012 ? Aucun document de l'IWF ne prévoit de disqualification à partir d'analyses de JO précédents", avait-t-il critiqué.