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Le responsable japonais de la lutte antidopage a estimé auprès de l'AFP que les athlètes russes "ne devraient pas participer" aux jeux Olympiques de Rio et a promis de travailler jour et nuit pour que les JO-2020 à Tokyo ne soient pas entachés par le dopage.
"Je pense que nous devons être très durs avec la Russie", a déclaré le président de l'Agence japonaise antidopage, Shin Asakawa, qui considère qu'à moins de neuf mois des JO, il reste trop peu de temps à l'athlétisme russe pour prouver qu'il a réglé le problème du dopage.
"Personne ne veut de jeux Olympiques pendant lesquels tout le monde doute des résultats", a-t-il poursuivi. "D'une perspective antidopage, je ne pense pas que les athlètes russes devraient participer à Rio."
Le patron de l'antidopage japonais a estimé qu'il restait encore beaucoup de travail pour que les JO dans son pays ne soient pas entachés par le dopage: "Nous avons cinq ans et de nombreuses nuits blanches pour faire en sorte que ça n'arrive pas. Nous croyons en un Tokyo-2020 propre. Mais si nous ne pouvons pas promettre aux athlètes que nous pouvons bannir ces scandales, alors nous aurons perdu avant même le top départ."
Asakawa appelle à un "plan plus strict" contre le dopage "au vu des circonstances actuelles", sans quoi "il pourrait y avoir un autre pays après la Russie". D'après lui, "il y a toujours le risque que des gouvernements ou des agences antidopage soient complices".
Une commission d'enquête indépendante mandatée par l'Agence mondiale antidopage a publié début novembre un rapport mettant en lumière un dopage organisé dans l'athlétisme russe, avec la complicité de l'agence antidopage Rusada. Peu après, la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) a suspendu la Russie de toute compétition.
Le Kenya est également dans le viseur de l'IAAF, qui mène actuellement une enquête sur des allégations de corruption et de dopage. Lundi, trois des plus hauts responsables de la Fédération kényane d'athlétisme, dont son président Isaiah Kiplagat, ont été suspendus.
Pour le président de l'Agence japonaise antidopage, il devient aussi de plus en plus difficile d'attraper les tricheurs car ils utilisent des méthodes toujours plus sophistiquées.
"Nous avons longtemps considéré Ben Johnson (le sprinteur canadien contrôlé positif lors des JO-1988, NDLR) comme le cas classique de dopage. Mais l'époque de l'usage de produits dopants en vue d'un événement particulier est terminée", a-t-il expliqué.
"Maintenant, il s'agit d'une planification complexe, de booster la récupération après l'entraînement, de micro-dosage qui rend les substances très difficiles à détecter. Et il est difficile d'accéder aux lieux d'entraînement. Les tricheurs peuvent se doper quasiment dans le secret", a-t-il estimé.
Asakawa demande donc une coopération accrue au niveau international pour permettre des tests plus complets: "Prenons le cas de la Jamaïque, qui domine actuellement le sprint. Oui, Asafa Powell a été attrapé et, s'ils s'entraînent en Floride, ils (les sprinteurs) peuvent être testés facilement. Mais si les testeurs doivent aller en Jamaïque, vous devez demander quand et où, et cela devient plus compliqué."