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La foudre est tombée une troisième fois sur les jeux Olympiques: "l'éclair" Usain Bolt a remporté le 100 m des JO à Rio après Pékin et Londres, assommant une nouvelle fois la concurrence et s'inscrivant pour toujours dans la postérité.
Le duel était attendu: Bolt contre Gatlin, le yin contre le yang, le bon contre le "bad boy". Et le gentil l'a emporté, en 9 sec 81, devant le New Yorkais de Brooklyn, l'ex-dopé suspendu dix ans et finalement revenu dans le circuit après avoir vu sa peine réduite.
Moins de dix secondes de show en mondovision auquel a participé un petit Français, Jimmy Vicaut . L'invité surprise de cette finale est arrivé 7e, à 23 centièmes de la légende jamaïcaine, le premier à remporter trois fois de suite l'épreuve reine des JO.
"Moi c'était ma première finale olympique, j'espère qu'il y en aura une autre dans quatre ans à Tokyo", a réagi le bizuth bleu dès l'arrivée.
Pour Bolt, 29 ans, Tokyo est un horizon lointain. Son avenir immédiat est à Rio, où il veut devenir le premier de l'histoire à signer un "triple-triple", remporter trois fois de suite lors de trois JO différents les épreuves du 100 m, du 200 m et du relais 4 x 100 m.
"Quelqu'un a dit l'an passé que si je le faisais, je deviendrais immortel. Alors deux médailles de plus et ce sera fait: immortel", a lancé Bolt après sa victoire.
- Le bon, la brute et le truand -
Bolt 1er donc, devant Gatlin et le surprenant Canadien Andre de Grasse. Avec sans doute un énorme ouf de soulagement du côté des dirigeants de l'athlétisme mondial et du Comité international olympique. Car la victoire d'un Gatlin aurait fait tache, en cette période de chasse aux sorcières antidopage, quelques jours après le rapport McLaren sur le dopage d'Etat en Russie qui a entraîné l'expulsion de 67 des 68 athlètes russes.
D'ailleurs, Gatlin a essuyé les sifflets du stade avant le 100 m.
"Je suis revenu depuis maintenant près de six ans, je comprends que les gens veuillent voir une rivalité entre lui et moi. Mais il faut que le meilleur gagne et aujourd'hui Usain a été meilleur. J'aime tout le monde, j'ai du respect pour tout le monde et j'aimerais que le public me respecte aussi", a souligné Gatlin.
De fait, les histoires de dopage n'en finissent pas de troubler ces Jeux, entre contrôles antidopage positifs et énièmes révélations sur le dossier russe.
Dans la nuit de dimanche à lundi, le Tribunal arbitral du sport (TAS) a ordonné la réintégration de la Russe Darya Klishina qui avait été exclue samedi de la compétition au terme d'un surprenant revirement de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF).
"Son appel a été accepté", a précisé le TAS. Klishina, qui participera à partir de mardi à l'épreuve du saut en longueur, sera donc bien la seule Russe dans les épreuves d'athlétisme aux JO de Rio.
- Murray récidiviste -
Initialement épargnée, car elle s'entraîne depuis 2013 aux Etats-Unis, Klishina avait finalement été sanctionnée par l'IAAF sur la base d'une "nouvelle information", issue du fameux rapport McLaren sur le dopage d'Etat russe. Mais ces arguments n'ont pas été retenus par le TAS.
Sans ce revirement de dernière minute, la journée aurait été parfaite.
Le 100 m royal avait été lancé de la meilleure manière, quelques minutes plus tôt par un record du monde vieux de 17 ans, celui de la "locomotive de Waco", Michael Johnson (43 sec 18), battu par un jeune Sud-Africain, Wayne Van Niekerk, sur 400 m (43 sec 03).
Dans l'ombre de l'athlétisme, il était donc difficile de se faire de la place dimanche.
Mais la journée a été riche en événements, avec notamment la victoire de l'Anglais Justin Rose au premier tournoi olympique de golf depuis 112 ans. La troisième médaille d'or de Simone Biles , la poupée américaine de la gymnastique, en lice pour un quintuplé inédit. Ou encore le second titre consécutif de l'Ecossais Andy Murray en tennis.
Quant aux Bleus, ils ont continué leur petit bonhomme de chemin vers les médailles: l'or avec les épéistes, à l'escrime, l'or encore avec Charline Picon en planche à voile, et deux breloques en bronze, avec le véliplanchiste Pierre Le Coq et Alexis Raynaud en tir à la carabine. 22 podiums au total déjà, dont 7 titres, et la 6e place au tableau des médailles.