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Il l'avait annoncé, il l'a fait ! Le cauchemar des bookmakers, l'ogre guadeloupéen des tatamis Teddy Riner a décroché comme prévu son second titre olympique vendredi aux Jeux de Rio, un exploit que n'a pas réussi à signer Florent Manaudou , seulement 2e sur 50 m nage libre.
Après avoir résonné trois fois dans la journée, la Marseillaise n'a donc pas été entendue dans la piscine de Barra. Le colosse marseillais a été devancé d'un centième de seconde par Anthony Ervin , un Américain tatoué de 35 ans déjà vainqueur de la même épreuve il y a 16 ans, lors des Jeux de Sydney !
Contrairement à Riner, Florent Manaudou n'a donc pas réussi son pari: se succéder à lui même, et récidiver après cette victoire surprise de Londres qui l'avait révélé au monde. Pourtant invaincu en grands championnats depuis deux ans, il n'est pas devenu le premier nageur français à conserver un titre olympique, un défi que sa soeur Laure avait également raté en 2008 à Pékin.
Seule consolation pour le Marseillais, qui veut "se poser pour réfléchir à la suite" de sa carrière : sa médaille est la 17e de ces Jeux cariocas pour une équipe de France qui a flambé vendredi, avec six breloques au total, dont trois en or.
A tout seigneur tout honneur: Teddy Riner donc. Avec huit titres de champion du monde et deux titres aux JO désormais, en plus de son bronze de Pékin en 2008, Riner a dépassé son compatriote David Douillet , "seulement" double champion olympique !
A 27 ans, Riner affiche le plus beau palmarès de l'histoire dans la catégorie reine. Et il n'a pas tremblé en finale face au présomptueux Japonais Hisayoshi Harasawa.
- Phelps battu ! -
Invaincu depuis 2010, jamais envoyé au tapis depuis 2007, Riner n'a plus personne dans son horizon. Si ce n'est un troisième titre olympique, en 2020, à Tokyo, au pays du judo ? Pour rejoindre Tadahiro Nomura (-60 kg), seul judoka de l'histoire a voir décroché trois fois l'or olympique (1996, 2000, 2004). "Je n'ai pas envie d'y penser. J'ai envie de partir en vacances, de souffler", a-t-il seulement lâché en souriant.
Devant Manaudou, en argent seulement, les autres champions olympiques français du jour ont été des sans-grade. Un duo de rameurs, Jérémie Azou et Pierre Houin, en aviron, et Emilie Andéol, en judo elle aussi, dans la catégorie des +78 kg.
Leur quart d'heure de gloire est vite passé, écrasé par Riner, ses 2,03 m et 139 kg, son palmarès XXL et sa personnalité hors norme. Comme a été vite oubliée la superbe performance des fleurettistes messieurs, en argent eux aussi après avoir sorti en demi-finale les invincibles Italiens, N.1 mondiaux, champions du monde et champions olympiques en titre.
Et comme passera aussi vite la performance de Jean-Charles Valladont, en argent en tir à l'arc.
Pas de feu d'artifice final vendredi soir donc pour les Bleus, dans la piscine de Barra. Manaudou n'est pas invincible, pas plus que le roi Michael Phelps ! Car lui aussi a été battu, relégué à la deuxième place du 100 m papillon par un gamin insouciant venu de Singapour, Joseph Schooling.
- 'Mon dopage c'est ma foi' -
Dans 24 heures, le plus grand sportif de l'histoire olympique va définitivement raccrocher. Et il a démontré vendredi soir qu'il était humain.
Mais avant, il lui reste encore une médaille à aller chercher samedi, histoire d'assommer définitivement toute concurrence, sur le relais 4x100 m 4 nages. Le "Kid de Baltimore", un peu vieillissant du haut de ses 31 ans, pourrait alors quitter la scène avec un total de 28 médailles, dont 23 en or. Une bonne nouvelle pour les reporters en mal de superlatifs, même si ceux-ci auront encore du travail quelques années avec Katie Ledecky .
Car "la Phelps au féminin" elle aussi éclabousse ces JO de Rio de sa classe. Vendredi soir, en remportant le 800 libre, elle a signé un triplé 200-400-800 m que plus personne n'avait réalisé depuis 1968 !
Les exploits n'étaient pourtant pas seulement attendus du côté du tatami ou de la piscine. C'est aussi l'athlétisme qui débutait, et un coup de tonnerre a aussitôt frappé.
A la veille de l'entrée en lice d' Usain Bolt , "l'éclair" jamaïcain, pour les séries du 100 m, c'est l'Ethiopienne Tirunesh Dibaba , double championne olympique du 10.000 m, qui devait éclairer le stade olympique de sa foulée aérienne, pour un triplé historique.
Mais la victoire est revenue à sa compatriote, Almaz Ayana, en 29 min 17 sec 45. Nouveau record du monde, 14 secondes de mieux, 23 ans après !
Un record trop beau pour être vraies ? Dans des Jeux obsédés par le dopage, la question s'est posée. "Mon dopage à moi, c'est mon entraînement et ma foi", a seulement répondu Ayala, 24 ans, via son traducteur.