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© AFP/Bertrand Guay
Le porte-drapeau de la délégation française aux jeux Olympiques de Sotchi, Jason Lamy Chappuis, le 14 octobre 2013 à Paris
L'équipe de France olympique se range derrière trois leaders, Jason Lamy-Chappuis (combiné nordique), Martin Fourcade (biathlon) et Alexis Pinturault (ski alpin) pour espérer une belle moisson de médailles aux JO de Sotchi (7-23 février).
Si jeunes, et déjà investis de responsabilités. Lamy-Chappuis, 27 ans, Martin Fourcade, 25 ans et Alexis Pinturault, 22 ans, accumulent les succès en Coupe du monde. Reste à franchir la marche olympique.
Jason Lamy-Chappuis connaît déjà l'ivresse de l'or. A Vancouver, en 2010, il avait décroché l'un des deux titres olympiques de l'équipe de France, repartie avec 11 médailles, dont 6 pour les biathlètes.
Quatre ans plus tard, le costume s'est élargi. Lamy-Chappuis défilera en tête de la délégation française lors de la cérémonie d'ouverture, le 7 février, avant d'enfiler cinq jours plus tard les habits de favori pour le premier de ses trois défis, sur le petit tremplin.
Depuis son titre de 2010, Lamy-Chappuis n'a rien fait pour détourner l'attention. Sacré quatre fois champion du monde en 2011 (1) et 2013 (3), il a aussi gagné deux Coupes du monde. Et le relatif échec devant ses supporters à Chaux-Neuve, dans le Jura, le 12 janvier, a aiguisé son appétit.
Martin Fourcade aborde les JO dans des circonstances similaires. Il a certes raté son rendez-vous avec le public français, mi-décembre au Grand Bornand, mais il mène le classement général de la Coupe du monde, devant son grand rival, le Norvégien Emil Hegle Svendsen, seulement troisième.
Les skieurs pour effacer Vancouver
Un cran derrière le duo Lamy-Chappuis - Fourcade, une escouade de slalomeurs français pointe les spatules. D'abord Alexis Pinturault, 22 ans, qui aborde ses premiers JO avec en tête le souvenir de son superbe succès en slalom à Wengen le 19 janvier.
© AFP/Alberto Pizzoli
Martin Fourcade lors du relais 4x7.5 km de l'étape de Coupe du monde d'Antholz-Anterselva (Italie), le 19 janvier 2014
Les autres espoirs reposent sur les épaules d'un autre géantiste, Thomas Fanara, et du slalomeur Jean-Baptiste Grange, champion du monde en 2011 et qui retrouve un bon niveau après une grave blessure. Tous espèrent effacer le "0 pointé" ramené par le ski alpin français de Vancouver.
Avant la grande bataille des slalomeurs, pimentée par la présence de l'Autrichien Marcel Hirscher et de l'Américain Ted Ligety, les épreuves de ski alpin débuteront dès le 9 février, avec l'épreuve-reine de la descente.
Un grand favori: le Norvégien Aksel Lund Svindal, maître des épreuves de vitesse, vainqueur de 2 descentes (sur 5) et 2 Super-G depuis le début de la saison. Qui peut s'opposer à cette hégémonie ? Pourquoi pas l'Américain Bode Miller, 36 ans, déjà détenteur de 5 médailles olympiques, dont 3 en 2010.
Chez les dames, les chances françaises sont réduites. En l'absence de la super-star américaine Lindsey Vonn, blessée à un genou, l'Allemande Maria Höfl-Riesch, 29 ans, va se trouver bien seule face à la vague montante (Mikaela Shiffrin, 18 ans, reine du slalom, la Suissesse Lara Güt et la skieuse du Liechtenstein Tina Weirather).
Sur la glace, les espoirs reposent essentiellement sur les épaules du couple Nathalie Pechalat - Fabian Bourzat, qui peuvent prétendre au bronze. Un objectif que Brian Joubert et Florent Amodio ne semblent pas en mesure d'atteindre en individuel.
La délégation française, forte de quelque 110 athlètes, comptera également sur Coline Mattel dans la nouvelle épreuve du saut à skis féminin, dont la grande favorite sera la prodigieuse Japonaise Sara Takanashi, 17 ans, victorieuse de 6 des 7 premières épreuves de Coupe du monde cette saison.
Bjoerndalen pour un record
Au-delà des questions de suprématie en ski alpin ou sur les tremplins de saut, ces JO devraient couronner le biathlète norvégien Ole Einar Bjoerndalen (40 ans, 11 médailles depuis 1994). Inconnu du grand public en dehors de la Scandinavie, ce monument du sport n'a besoin que d'un podium pour rejoindre son compatriote, le fondeur Bjorn Daehlie (12 médailles entre 1992 et 1998) au premier rang des athlètes les plus médaillés aux JO d'hiver. Bien loin du nageur américain Michael Phelps devenu en 2012 l'athlète le plus médaillé de l'histoire des JO d'été (22).
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L'équipe de France de ski alpin autour d'Alexis Pinturault sur le podium du super-combiné de l'étape de Coupe du monde de Kitzbühel (Autriche), le 26 janvier 2014
A la différence de l'icône planétaire Phelps, la réputation de Bjoerndalen n'a pas dépassé le cercle fermé des sports de neige et traduit bien la différence entre les JO d'été et d'hiver, qui génèrent deux fois moins de revenus globaux. Alors que plus de 10.500 athlètes étaient présents à Londres en 2010, ils ne seront qu'environ 3.000 aux Jeux de Sotchi, éclatés entre deux sites principaux (les sports de glace au bord de la Mer Noire, le reste dans la station de RosA Khoutor dans les montagnes).
Pour attirer d'autres regards sur le rendez-vous hivernal, le CIO a introduit douze nouvelles épreuves, dans sept disciplines. Parmi elles, l'épreuve par équipe en patinage artistique mais surtout le slopestyle et l'épreuve du halfpipe en ski acrobatique.
Deux des spécialités qui ont fait le succès des X Games, la compétition référence des sports extrêmes aux Etats-Unis, savant mélange de spectacle rythmé, de couleurs et de décibels, incarné par l'Américain Shaun White (Flying Tomato), immortalisé sur consoles de jeux.
Entre les accoutrements colorés des "free-stylers" et les combinaisons moulantes des adeptes du ski alpin, au programme olympique depuis 1936, les JO vont s'offrir un beau voyage dans le temps.