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© AFP/Marc Braibant
De g à d: Chloé, Justine et Maxime Dufour Lapointe, le 21 janvier 2014 à Montréal
Un même sourire irradie leur visage: Pour les "3SDL", Maxime, Chloé et Justine Dufour Lapointe, aller ensemble disputer l'épreuve des bosses aux jeux Olympiques à Sotchi est finalement assez naturel. Elles sont inséparables.
Elles se fichent pas mal d'égaler un record. Trois soeurs aux Jeux, il faut remonter en 1960 à Squaw Valley (USA) pour retrouver Thérèse, Anne-Marie et Marguerite Leduc représenter le ski français.
Maxime, 24 ans, Chloé, 22 ans, et Justine, 19 ans, enfilent fièrement leur veste rouge et manches noires de l'équipe olympique, floquée de "Canada" en grandes lettres blanches. Objectif atteint et leur maman Johane Dufour est "fière que chacune des trois filles réalise son rêve".
"Quand j?avais 12 ou 13 ans dans l?équipe du Québec, c?est là que j?ai su que je voulais aller aux jeux Olympiques", assure Chloé qui en sera à ses deuxièmes Jeux après Vancouver il y a quatre ans où elle avait terminé, un peu à la surprise générale, à une belle cinquième place.
"On a toujours été aventureuses"
Pourtant, le ski pour la famille Dufour Lapointe n'était qu'une occupation l'hiver quand le voilier était à quai. "Nous sommes des marins depuis l?âge de 16 ans et nous en avons maintenant 53", raconte la maman qui fait office d'agent pour ses filles. "L?été, on était toujours sur le bateau et l?hiver, pour l'activité de plein air, c'était le ski et c'est vers l?âge de trois ans que les filles ont eu leurs premières leçons de ski".
"En faisant du ski avec nos parents, on allait toujours dans les sous-bois, faire des sauts dans les parcs à neige et on a toujours été aventureuses", reprend Chloé pour expliquer leur attirance pour le ski acrobatique. Et Maxime, en assistant en spectatrice vers l'âge de 10 ans à une compétition, a dit: "Moi, je veux faire ça".
Réticents au départ, les parents ont réalisé que leur fille aînée "avait du talent et aimait ça" et très vite les plus petites ont voulu l'imiter, se rappelle Johane Dufour. Pas question pour autant de sacrifier l'école et l'organisation s'est mise en place pour permettre aux filles de manquer la classe le vendredi pour filer à l'entraînement afin de préparer les compétitions du week-end.
L'avenir, pour les filles Dufour Lapointe, se déclinera forcément à trois. "Ces enfants sont ensemble depuis toujours", relève la maman, héritage "du bateau pendant parfois de longues semaines à cinq, sans ordinateur, en jouant ensemble pour s'occuper".
La mode après les bosses
La mode pourrait bien être leur domaine de reconversion avec Chloé au marketing, Justine à la gestion et Maxime au produit, avoue Chloé "nous sommes complémentaires, avec nos forces et nos faiblesses et brillantes dans ce que l?on planifie. Nous aimerions développer une marque" avec une ligne de vêtements à la fois dans le vêtement de sport ou le prêt à porter. Le nom est déjà tout trouvé: "3SDL" pour les "trois soeurs Dufour Lapointe"
"Oh c'est beau!", s'exclame Justine en voyant les ongles de Chloé, avec pêle-mêle des anneaux Olympiques, le drapeau du Canada ou encore le prénom en lettres dorées. A son tour de s'installer avec Maxime dans ce salon de beauté attenant à la salle de gym de Montréal où les trois soeurs s'entraînent.
Tout est fait pour briller à Sotchi où Justine, Chloé et Maxime -respectivement numéros 2, 3 et 5 mondiales- ont rendez-vous pour écrire une belle page, même si la tenante du titre l'Américaine Hannah Kearney sera aussi candidate au podium.
Pour les Dufour Lapointe, l?or est le but. Avant cela, il faut "passer la ligne d?arrivée et la décision finale est entre les mains des juges", rappelle Chloé.
Le 8 février, papa et maman seront "en bas des pentes pour voir les filles" et, sans le dire, la plus belle image serait de les voir sur les trois marches du podium olympique. Du jamais vu.