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© AFP/Damien Meyer
La délégation française défile, lors de la cérémonie d'ouverture des jeux Olympiques d'hiver en Russie, à Sotchi le 7 février 2014
La Russie a organisé vendredi une grandiose cérémonie d'ouverture des jeux Olympiques à Sotchi, parmi les plus controversés de l'histoire, dont le président Vladimir Poutine entend faire une vitrine pour le pays.
A peine la cérémonie avait-elle débuté que les préoccupations sur la sécurité des Jeux étaient relancées par une information des médias turcs rapportant qu'un passager d'un avion de la compagnie turque Pegas, parti d'Ukraine, aurait menacé de faire exploser une bombe si l'appareil ne prenait pas la direction de Sotchi. Le pirate de l'air a été interpellé par les forces spéciales après l'atterrissage de l'avion à Istanbul.
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Les anneaux olympiques pendant la cérémonie d'ouverture des jeux Olympiques d'hiver en Russie, à Sotchi le 7 février 2014
Après un feu d'artifice devant 40.000 spectateurs au stade olympique Fisht au bord de la mer Noire, la cérémonie a été marquée par un petit incident technique lorsque seulement quatre des cinq flocons géants se sont transformés en anneaux olympiques, l'un d'eux ne s'étant pas ouvert.
La Russie est sous pression pour organiser ces Jeux les plus chers de l'histoire (50 milliards de dollars, 37 milliards d'euros), placés au rang de priorité stratégique par le président Poutine.
Le plus grand événement international organisé en Russie depuis la chute de l'URSS en 1991 débute sur fond d'inquiétudes sur la sécurité, sur des soupçons de corruption et sur une controverse liée à une loi russe "anti-gay".
© AFP/Andrej Isakovic
Le président russe Vladimir Poutine (à D) et le président du Comité international olympique Thomas Bach
à la cérémonie d'ouverture des jeux Olympiques d'hiver en Russie, à Sotchi le 7 février 2014
La cérémonie d'ouverture a réuni environ 3.000 artistes participant au show prévu pendant deux heures et demi, dont les deux moments forts seront l'allumage de la vasque olympique par une personnalité dont l'identité a été gardée secrète et la déclaration par M. Poutine que les Jeux sont ouverts.
Grand ordonnateur des JO, Vladimir Poutine veut faire de ce rendez-vous planétaire une vitrine du pays, sept ans après avoir mis tout son poids dans la balance pour accueillir cette prestigieuse compétition, qui s'achèvera le 23 février.
La cérémonie d'ouverture se déroule au lendemain des premières épreuves sportives et après les entraînements vendredi de la descente de ski hommes et femmes dans la montagne de Rosa Khoutor.
La présence dans les tribunes de plus de 40 dignitaires du monde entier autour du président Poutine rend d'autant plus criante l'absence de certains dirigeants occidentaux.
Parmi les hôtes les plus en vue figurent le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, le président chinois Xi Jinping, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et le chef de l'Etat ukrainien Viktor Ianoukovitch, qui a fait le déplacement en dépit d'une grave crise politique dans son pays.
La venue de hauts dirigeants s'accompagne en marge des Jeux d'un ballet diplomatique et des rencontres bilatérales que la Russie compte mettre à profit pour renforcer les liens avec d'importants alliés.
Vladimir Poutine s'est ainsi entretenu avec le président chinois et devait rencontrer M. Ianoukovitch.
Cependant, le président américain Barack Obama et plusieurs dirigeants européens parmi lesquels les présidents français et allemand, François Hollande et Joachim Gauck, ne sont pas venus à Sotchi. Des absences interprétées par certains comme une volonté de marquer leur désapprobation envers la Russie après l'adoption en juin dernier d'une loi réprimant la "propagande" homosexuelle devant mineurs, stigmatisant les gays.
Les USA refusent de "se plier à la discrimination"
© AFP/Shamil Zhumatov
Le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon arrive avec la flamme olympique à Sotchi, le 6 février 2014
Barack Obama a expliqué jeudi qu'il avait nommé des athlètes homosexuels comme membres de la délégation américaine assistant à la cérémonie pour montrer que les Etats-Unis refusaient de "se plier à la discrimination".
Peu avant la cérémonie d'ouverture, le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach a implicitement reproché à certains dirigeants occidentaux de se servir des JO de Sotchi "pour faire des déclarations politiques sur le dos des sportifs".
© AFP/L. Saubadu/M. Le Moel
Carte du parcours de la flamme des JO d'hiver de Sotchi-2014, arrivée mercredi à Sotchi
Peut-être visait-il également le moteur de recherche Google qui célèbre l'ouverture des JO de Sotchi en affichant sur sa page d'accueil un logo aux couleurs du drapeau arc-en-ciel de la communauté gay et un extrait de la Charte olympique encourageant "la pratique du sport sans discrimination d'aucune sorte".
Face aux critiques, M. Poutine a assuré que tout le monde se sentirait bien aux Jeux de Sotchi et que les autorités feraient tout leur possible pour assurer la sécurité de cet événement organisé à quelques centaines de kilomètres des républiques instables du Caucase russe.
Les préoccupations sur la sécurité ont été relancées après les deux attentats meurtriers fin décembre à Volgograd, à 700 km de Sotchi.
"Les Russes font face à un énorme enjeu qui est de prévenir toute sorte d'acte terroriste ou de violence sur les lieux (des JO). Ils ont investi beaucoup de ressources à cet effet", a ajouté Barack Obama dans une interview à la chaîne NBC.