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© AFP/Fabrice Coffrini
La maison des athlètes australiens, installée dans le village olympique à Rosa Khutor près de Sotchi, est photographiée, le 4 février 2014
Avec ses vues sur la mer Noire et la chaîne enneigée du Caucase, le village olympique de Sotchi a été la première agréable surprise pour les sportifs, convaincus qu'ils allaient trouver en Russie un confort beaucoup plus spartiate.
A trois jours de la cérémonie d'ouverture des Jeux, ce n'est pas encore la fièvre des grands soirs dans le bar lounge, ni la cohue dans la salle de fitness du village côtier, l'un des trois villages olympiques de ces Jeux d'hiver, avec les deux situés en montagne à Rosa Khoutor.
Mais les drapeaux coréen, canadien, australien, slovaque, britannique, qui fleurissent aux balcons des résidences attestent qu'une bonne partie des locataires attendus du village ont déjà pris leurs quartiers.
Sur cette petite cité internationale veille la "maire", Elena Isinbayeva, la reine du saut à la perche.
"J'espère que tout le monde se sentira comme à la maison", avance la championne russe, qui choisit désormais ses mots avec prudence depuis qu'elle a suscité la controverse avec ses commentaires sur les homosexuels l'été dernier.
Pour l'instant, cette icône du sport russe n'a reçu aucune plainte, bien au contraire.
"Mer Noire à droite, montagnes à gauche"
© AFP/Fabrice Coffrini
Les skieurs alpins autrichiens (de g à d) Georg Streitberger, Romed Baumann, Max Franz et Klaus Kroell dans une chambre du village olympique, le 4 février 2014 à Rosa Khutor
"C'est mieux que ce je pensais", avance Jenni Hiirikoksi, l'une des hockeyeuses de l'équipe finlandaise, fraîchement débarquée. "Car en Russie, on ne sait jamais ce qu'on va trouver...".
Le patineur de vitesse néerlandais Bob de Jong s'attendait aussi à autre chose: "je suis surpris que cela soit aussi beau au vu des standards des hôtels du coin. C'est vraiment bien, bien mieux".
Des villages olympiques, le médaillé de bronze du 1000 m à Vancouver en a vus quelques uns puisqu'il a fait tous les Jeux d'hiver depuis 1998. Si à Nagano, les appartements étaient taille S, ici on est dans le L.
"C'est vraiment un beau village. Tout est proche, on peut tout faire à vélo", explique le patineur.
Le site, bien que loin de la ville de Sotchi, ne laisse personne indifférent. "On tourne la tête à droite, c'est la mer Noire. On tourne la tête à gauche, ce sont les superbes montagnes", raconte Fabien Abéjean, psychologue de l'équipe de short-track canadienne.
Sous le soleil radieux, la mer est attirante, mais deux rangées de grillages séparent le front de mer des résidences. Sécurité oblige, on n'accède pas comme cela au village. Il faut le bon badge et se plier aux inévitables procédures de contrôles comme celles dans les aéroports.
© AFP/Alexander Nemenov
Des athlètes s'entraînent dans la salle de musculation du village olympique de Sotchi, le 4 février 2014
La sécurité est visible sans être oppressante. Un drôle de palmier, sans doute faux, dissimule au sommet antennes et radars. Les forces de l'ordre déployés par milliers à Sotchi ont pour tenue de camouflage la panoplie officielle des bénévoles.
"Je n'avais pas remarqué qu'il y avait des policiers. C'est quand j'ai demandé pourquoi certains bénévoles avaient une tenue de couleur différente, qu'on m'a dit qu'en violet, c'était la police", raconte la patineuse artistique française, Vanessa James. "C'est vraiment bien fait, parce ce que cela ne fait pas peur".
Entre Vancouver et Turin
Les menaces d'attentats des islamistes du Caucase, qui ont déjà sévi à Volgograd fin décembre, n'empêchent visiblement pas les athlètes de dormir.
"Moi, je n'y pense pas, on est quand même là pour faire des performances. A l'aéroport, on a vu que c'était bien sécurisé et le village est bien gardé", souligne Morgan Cipres, le partenaire de Vanessa James, qui ne cache pas son plaisir de voir que "tout est super bien organisé".
Dans le village de montagne, proche du parc de freestyle, les châlets, tout juste finis, n'ont pas suscité le même enthousiasme.
"C'est formidable de voir cette montagne fantastique dotée de télécabines mais je ne sais pas si des gens voudront payer pour de tels logements", se demande le skieur alpin autrichien Romed Baumann.
"Les logements à Vancouver étaient mieux, mais Turin, c'était moins bien", estime le descendeur Klaus Kröll. Mais comme le rappelle Baumann, ce qui compte, c'est que "la neige est incroyable, ça va compenser après le sale temps que nous avons eu toute la saison."