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© AFP/Yuri Kadobnov
Le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach
(à gauche), lors d'une session de l'institution à Sotchi le 5 février 2014
Le CIO s'est lancé mercredi dans un débat de fond sur l'avenir des Jeux avec la question des coûts en point de mire, alors que la Russie a battu tous les records en la matière pour ses premiers JO d'hiver à Sotchi.
Avant la cérémonie d'ouverture vendredi, le président du Comité international olympique Thomas Bach a convié les quelque cent membres à partager leurs idées sur tous les aspects relatifs au grand rendez-vous sportif afin de les refaçonner. A commencer par les candidatures et la facture.
En tant que président de la commission de coordination du CIO de ces JO, Jean-Claude Killy n'apprécie guère que l'on colle un prix de plus 50 milliards de dollars (37 milliards d'euros) aux Jeux de Sotchi, et encore moins qu'on fasse porter la responsabilité à l'instance olympique.
Car, selon l'ancienne gloire du ski alpin français, c'est le pays et la ville d'accueil qui ont voulu profiter de l'événement pour investir dans des infrastructures afin de développer la région, et non pas le CIO qui a exigé toutes ces dépenses.
Entre le coût opérationnel des Jeux, le coût des sites olympiques, et les investissements extra-sportifs, le triple médaillé d'or des Jeux aimerait à l'avenir que soient faites plus clairement les différences. Dans le cas de Sotchi, Jean-Claude Killy déplore ce qu'il voit comme un grand malentendu médiatique.
"Le budget des Jeux doit être expliqué de manière différente", a fait valoir le Norvégien Gerhard Heiberg, qui il y a quelques mois avait invité ses compatriotes "à sauver les Jeux Olympiques" par le biais d'une candidature d'Oslo qui permettrait de démontrer qu'il est tout à fait possible d'organiser de beaux Jeux avec un budget modeste comme ce fut le cas à Lillehammer en 1994.
Comme le laisse entendre le Norvégien, les travaux pharaoniques entrepris pour transformer la station des bords de la mer Noire ont terni l'image des Jeux.
L'hiver dernier, Vienne a voté contre l'idée d'une candidature olympique, la population de la région de St-Moritz en Suisse a dit également non aux Jeux d'hiver de 2022, imitée par les habitants de la région de Munich six mois plus tard. Stockholm avait bien déposé sa lettre d'intention au CIO mi-novembre mais a décidé de se retirer de la course en janvier.
Elu en septembre à la tête de l'instance olympique, Thomas Bach aimerait voir plus de flexibilité et de créativité dans le processus des candidature des villes, trop formaté au goût de certains.
Visites ou pas visites
© AFP/Fabrice Coffrini
Le président de la commission de coordination des JO de Sotchi, le Français Jean-Claude Killy (à gauche), à côté du président du Comité international olympique (CIO), l' Allemand Thomas Bach
(à droite), après son élection à Lausanne le 10 décembre 2013
Car, de l'avis unanime, les dossiers des villes candidates se ressemblent tous, rédigés de A à Z par des cabinets de consultants en communication rodés parfaitement aux rouages de l'exercice.
Aussi la question de l'interdiction faite aux membres du CIO de se rendre dans une ville candidate est revenu en plein dans le débat. Les visites des membres du CIO sont interdites depuis le grand scandale de corruption des jeux de Salt Lake City, qui a éclaté en 1999.
"Des jolies films ne suffisent pas", a fait valoir l'Israélien Alex Gilady, se faisant l'écho des partisans de ré-autoriser les visites. "Je pense que la décision prise il y a 15 ans était la bonne même si cela se fait de manière organisée, a répliqué le Prince Albert de Monaco. C'est très risqué de revenir dessus".
La question reste en suspens. Ce grand brassage d'idées qui se poursuivra jusqu'à vendredi ne débouchera sur aucune décision immédiate. Les points seront traduits en recommandations qui seront soumises au vote des membres du CIO lors d'une session du 7 au 9 décembre à Monaco.