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© AFP/Kirill Kudryavtsev
L'ex-gymnaste russe Svetlana Khorkina
lors du relais de la flamme olympique des JO-2014 à Sotchi, le 7 octobre 2013 à Moscou
La Russie a lancé lundi à Moscou le relais de la flamme olympique des JO-2014 à Sotchi, sur fond de révélations d'une surveillance sophistiquée des communications pendant les jeux, digne des plus belles heures du KGB.
Au cours d'une cérémonie sur la place Rouge, le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a donné le coup d'envoi du relais de la flamme olympique qui doit parcourir quelque 65.000 km à travers la Russie jusqu'à la cérémonie d'ouverture le 7 février 2014 des Jeux de Sotchi, entre la mer Noire et les montagnes du Caucase.
A Moscou, des volontaires -sportifs, personnalités du showbiz et autres- se relayent avec des torches dans les rues de la capitale pour porter la flamme sur un itinéraire de 77 km lundi et mardi.
Quelque 12.000 policiers sont mobilisés sur le parcours de la flamme olympique arrivée dimanche en provenance de Grèce, la sécurité étant un enjeu majeur des jeux.
Des experts en sécurité ont ainsi affirmé que la Russie disposerait à Sotchi d'un système sophistiqué permettant aux services secrets de surveiller étroitement les communications téléphoniques et sur l'internet.
Baptisé SORM, ce système permet au FSB (successeur du KGB de l'époque soviétique) d'accéder à toutes les communications téléphoniques et via l'internet, a déclaré à l'AFP l'expert en sécurité et journaliste indépendant Andreï Soldatov.
"Les opérateurs ne peuvent pas savoir à quel moment le FSB surveille qui et quoi", souligne M. Soldatov.
© AFP/Laurence Saubadu
Le parcours de la flamme des JO d'hiver de Sotchi-2014
Les opérateurs sont en outre obligés de payer pour installer des boîtiers SORM qui permettent aux services de sécurité de consulter les données sans en informer les opérateurs, affirment M. Soldatov et sa collègue Irina Borogan, disant s'appuyer sur des documents publiés par les autorités russes.
A l'occasion du coup d'envoi du relais de la flamme, Amnesty International a annoncé lundi le lancement d'une campagne mondiale pour dénoncer les violations des droits de l'Homme en Russie.
"Nos représentants, d'Ottawa à Porto Rico, en passant par Varsovie, Bruxelles et Moscou, préparent des actions de protestations, en particulier devant les ambassades de Russie", a indiqué l'ONG.
A Moscou, des partisans d'Amnesty vont protester un à un à partir de 14H00 GMT lundi sur la place Pouchkine, au coeur de la capitale, l'ONG s'étant vu refuser le droit d'organiser une manifestation à cet endroit.
Arrivée dimanche en provenance de Grèce, la flamme olympique a été remise au président Vladimir Poutine lors d'une cérémonie en grande pompe sur la place Rouge.
Au cours d'un relais symbolique autour du Kremlin, la flamme de la torche portée par le deuxième relayeur s'est brièvement éteinte, avant d'être rallumé au briquet par un membre du service de sécurité du Kremlin.
Le président du comité d'organisation des JO, Dmitri Tchernichenko, a minimisé l'incident d'autant plus largement commenté sur les réseaux sociaux qu'un incident similaire s'était déjà produit avec la flamme olympique russe lors des répétitions à Olympie (Grèce), berceau de l'olympisme.
Le système a pourtant été mis au point par la société Krasmach, qui fabrique notamment des missiles et a livré 16.000 torches aux organisateurs des JO, selon un responsable de l'entreprise contacté par l'AFP.
La flamme est en théorie capable de résister à des vents de 60 km/h, selon des médias russes affirmant que le contrat sur la construction des torches s'élevait à quelque 200 millions de roubles (5 millions d'euros).
La flamme olympique doit parcourir en 123 jours quelque 65.000 km à travers toute la Russie, le parcours olympique le plus long de toute l'histoire olympique. Elle passera par le pôle Nord sur un brise-glace à propulsion nucléaire, gravira le Mont Elbrouz, plus haut sommet d'Europe, descendra au fond du lac Baïkal et fera même une incursion dans l'espace à bord de la station internationale ISS.