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© AFP/Shamil Zhumatov
Le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon arrive avec la flamme olympique à Sotchi, le 6 février 2014
La ville hôte des Jeux d'hiver, Sotchi, s'apprête ce jeudi à accueillir trois épreuves olympiques, 24 heures avant la cérémonie d'ouverture vendredi qui marquera le coup d'envoi de dix-huit jours de compétition sportive entre plus de 2.500 sportifs et d'une cinquantaine de nations.
Le patinage artistique par équipes et le snowboard slopestyle, nouvelles au programme des JO, et les bosses en ski acrobatique féminin, seront les premières épreuves à prendre place jeudi sur les pistes de ski et les stades flambants neufs de Sotchi.
© AFP/Alexei Nikolsky
Le président russe Vladimir Poutine (g) serre la main de son homologue Tajik Emomali Rakhmon à Sotchi le 6 février 2014
Et la Russie est "prête" pour ce rendez-vous planétaire, a annoncé mercredi son président Vladimir Poutine. Sept ans après l'attribution à Sotchi du plus important événement international dans ce pays depuis la chute de l'URSS en 1991, les organisateurs ont mis la dernière touche aux préparatifs.
La Russie continue cependant de faire l'objet de critiques, à l'image des manifestations organisées mercredi dans le monde contre une loi russe "anti-gay", et des protestations d'une ONG russe de défense de l'environnement critiquant les dégâts causés par les travaux à Sotchi contre la nouvelle mise en détention d'un de ses militants.
Trois mois après son départ de Moscou pour le plus long périple à travers la Russie, le flambeau olympique a entamé son parcours à Sotchi dans les districts Lazarevski et Adler, avant d'être emmené sur les hauteurs de Rosa Khoutor, où auront lieu les épreuves de montagne.
"Des millions vont vous regarder"
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Entraînement pour les épreuves de biathlon aux JO de Sotchi à Rosa Khutor, le 6 février 2014
A Sotchi jusqu'à vendredi, la flamme sera portée sur route, en train et bateau. Parmi les porteurs prévus figurent le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, le président du comité olympique (CIO) Thomas Bach et la "tsarine" de la perche russe Elena Isinbayeva.
L'ultime étape est prévue vendredi soir pour l'allumage de la vasque olympique au stade Fisht, où aura lieu la cérémonie d'ouverture.
"La Russie a travaillé pendant sept ans jusqu'à maintenant, c'est un projet national", a déclaré M. Poutine en référence à la désignation de Sotchi en 2007.
Grand amateur de sport, M. Poutine a fait le tour des installations du pôle mer - l'un des trois villages olympiques, les deux autres étant dans le pôle montagne - guidé par la "tsarine" de la perche et ancienne championne olympique Elena Isinbayeva, qui a pris de nombreuses photos avec son smartphone pendant le discours du chef de l'Etat.
© AFP/L. Saubadu/M. Le Moel
Carte du parcours de la flamme des JO d'hiver de Sochi-2014, arrivée mercredi à Sotchi
"Tous nos supporteurs, qui sont des centaines de milliers, des millions, vont regarder chacune de vos prestations avec la plus grande attention", a déclaré M. Poutine en s'adressant aux athlètes de la sélection russe. M. Poutine a également mis l'accent sur la sécurité, préoccupation majeure de ces Jeux dans une zone située à quelques centaines de kilomètres des républiques instables du Caucase du Nord où la Russie combat depuis des années une rébellion islamiste.
Il a souligné que la sécurité était toujours une "source d'inquiétude" lors d'événements internationaux, aussi bien sportifs que politiques.
Les Etats-Unis ont d'ailleurs mis en garde mercredi les compagnies aériennes affrétant des vols pour la Russie que des individus pourraient cacher des explosifs à l'intérieur de tubes de dentifrice. Deux navires de guerre américains, une frégate et un navire de commandement, sont arrivés en mer Noire, a également annoncé mercredi la Marine américaine.
Le sport ne doit pas être une "tribune politique"
Les Jeux de Sotchi sont les plus chers de l'histoire olympique, avec des aménagements gigantesques pour un montant global de 50 milliards de dollars (37 milliards d'euros), et aussi parmi les plus controversés.
Une loi promulguée en juin dernier par M. Poutine, punissant d'amende et de prison la "propagande" de l'homosexualité devant mineurs a suscité de vives critiques, notamment en Occident.
Plus de 200 éminents écrivains ont signé une lettre ouverte publiée jeudi dans le quotidien britannique The Guardian pour dénoncer les lois russes sur le blasphème et contre l'homosexualité.
Ils ont accusé la Russie d'"asphyxier" la créativité et ont averti que la loi contre la "propagande de relations sexuelles non-traditionnelles", la récente interdiction du blasphème, les charges accrues contre la diffamation "mettent les écrivains particulièrement en danger".
Mercredi, alors que la flamme arrivait à Sotchi, l'ONG de défense LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transsexuels) All Out a organisé des manifestations dans 19 villes du monde (mais pas Sotchi), appelant les sponsors des JO à "sortir de leur silence sur les lois anti-gays russes".
Abordant le sujet dans un discours mardi à Sotchi, le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach , a déclaré que tout le monde devait lutter contre les "discriminations sur la base (...) de l'orientation sexuelle ou tout autre préjudice".
Mais le sport ne devrait pas être "une tribune pour des dissidences politiques", a souligné M. Bach.