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La Française Perrine Laffont lors de l'épreuve de ski de bosses des JO de Sotchi, le 6 février 2014
Du haut de ses 15 ans, Perrine Laffont a réalisé un exploit tonitruant jeudi en décrochant une place directe en finale olympique du ski de bosses, promesse de lendemains qui chantent pour la bleue des Bleus.
Première tricolore à rentrer en lice dans ces Jeux de Sotchi, la plus jeune membre de l'équipe de France a montré la voie à ses aînés en signant un bel exploit, elle qui ne se frottent que depuis un mois aux meilleures sur le circuit mondial.
A l'arrivée de son unique "run" de qualification, l'Ariégeoise n'en est pas revenue: son nom s'est affiché en 4e position, derrière les deux meilleures mondiales -la championne olympique en titre Hannah Kearney (1re), la Canadienne Justine Dufour-Lapointe (2e)- et l'Américaine Eliza Outtrim (3e).
Laffont a ensuite rétrogradé d'un rang, dépassée d'un rien par une autre des trois soeurs Dufour-Lapointe, Chloé, la N.3 mondiale.
"Je ne m'attendais pas à ça, je pensais devoir faire la deuxième séance de qualification (samedi) pour pouvoir rentrer en finale, disait-elle, un peu éberluée par sa performance. Quand j'ai vu le chiffre 4 (sur le tableau), il a vite disparu. Je me suis dit +mais non, ça doit 14, je n'ai pas bien vu+... Quand mon coach (Ludovic Didier) est arrivé, il m'a dit +oui, t'es bien 4e, c'est juste énorme+."
"C'est un truc de fou. J'ai été interviewée par des télés américaines mais bon vu que je sais pas trop parler anglais...", a-t-elle glissé, candide.
"J'étais un peu anxieuse ce (jeudi) matin mais ça c'est finalement super bien passé, a ajouté la native de Lavelanet, comme un certain Fabien Barthez. Je n'ai pas très bien réussi mon saut du bas mais mon ski et le saut du haut ont dû rattraper ça."
"Se faire plaisir en finale"
On savait la lycéenne prometteuse après un mois de janvier probant en Coupe du monde mais là, elle a laissé bouche bée la petite famille du ski de bosses français et ses parents, arrivés d'Ariège la veille.
"Je suis surpris, assure l'entraîneur des Bleus Ludovic Didier. Au début on disait la médaille n'est pas jouable mais là je me rends compte que tout est possible. On va se mettre dans les meilleures dispositions et on va se faire plaisir en finale."
"Une fois de plus, elle nous a étonnés, a souligné sa maman Dominique. Perrine est impressionnante par sa rigueur, son charisme. Elle a fait un ski magnifique. Maintenant on se dit pourquoi pas une médaille ?"
L'idée de succéder à Sandra Laoura, dernière médaillée françaises en bosses (bronze en 2006) peut en effet désormais traverser l'esprit de Laffont même si la formule de la finale est exigeante. Il y aura vingt skieuses au départ, puis douze puis six. Mais la régularité est un des points forts de la jeune Pyrénéenne, comme elle l'a prouvé en janvier, avec ses cinq premiers départs en Coupe du monde et cinq places entre 21e et 11e. Des +perf+ étonnantes à son âge qui lui avaient ouvert les portes des Jeux.
Objectif médaille ou pas, la "bosseuse" ne va pas changer ses plans. Vendredi, elle défilera bien derrière le drapeau bleu-blanc-rouge dans le stade olympique: "Ce sont mes premiers Jeux, ce serait dommage de ne pas aller à la cérémonie d'ouverture".