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© AFP/Jean-Pierre Clatot
La médaillée olympique en ski de bosses Sandra Laoura pose le 17 décembre 2007 à La Plagne dans le cadre des Etoiles du Sport
Sept ans après l'accident qui l'a privée de l'usage de ses jambes, la médaillée olympique en ski de bosses Sandra Laoura, présente aux JO de Sotchi, n'a toujours pas fait le deuil de son extrême passion.
Athlète médaillée de bronze aux Jeux de Turin en 2006, consultante aux Jeux de Vancouver en 2010, Sandra Laoura est en mission pour le Comité olympique français à Sotchi. Elle n'a toujours pas coupé avec son milieu malgré la difficile gestion des émotions.
"Des fois j'aurais envie d'être à leur place, c'est surtout ça", a confié Laoura dans un entretien à l'AFP, alors qu'elle était invitée aux Etoiles du sport fin décembre, dans sa station de La Plagne.
"Ca va être dur. Mais bon je suis contente d'y aller. C'est une des raisons pour lesquelles j'accepte des missions comme ça, c'est pour vivre l'événement de l'intérieur", poursuit-elle.
Cette jolie femme de 33 ans, née à Constantine, était déjà en mission pour le CNO aux JO de Londres en 2012. Elle officiait au club France et s'occupait des familles des athlètes. Elle le fera encore à Sotchi.
"C'est compliqué personnellement mais aussi pour tout ce qui est infrastructure, en fauteuil, la neige c'est beaucoup plus compliqué. Faut changer les pneus !", lance-t-elle en riant.
"Un côté noir et un côté blanc"
Sandra Laoura, qui n'emploie jamais le mot handicap, a appris à composer avec sa nouvelle situation de femme en fauteuil.
© AFP/Fabrice Coffrini
La spécialiste française du ski de bosses Sandra Laoura pose le 11 février 2006 après avoir gagné la médaille de bronze olympique à Turin
Installée près de Paris, à Villejuif, depuis l'accident survenu le 5 janvier 2007, elle s'est adaptée à sa nouvelle vie.
"Comme je vis toute seule, il faut prendre ses repères, trouver des jobs pas trop loin. Et puis je suis une fille, donc je suis plus coquette, j'ai besoin de plus de temps pour me préparer."
Elle doit aussi veiller à ce que les lieux où elle doit se rendre soient équipés. "Ce sont des points sur lesquels il faut appuyer quand on est en fauteuil".
Et de constater qu'en France, il y a encore de gros progrès à faire. Partie à New-York en vacances en mai dernier, elle a vu la différence.
"C'est plus facile sur certaines choses, ils ont moins peur, ils sont plus avenants", remarque-t-elle avant d'ajouter que "le regard persistant" des gens en France lui est pesant et l'énerve parfois.
Mais Sandra Laoura n'est pas aigrie. Voilà quelques temps qu'elle se sent mieux et découvert qu'elle pouvait "avancer seule".
En revanche, la colère est toujours en elle.
"Ce serait mentir que de dire le contraire. Des fois je suis très très en colère, c'est normal on a toujours un côté noir et un coté blanc. Mais oui j'ai de la colère. Parce que ça m'énerve parce que c'est injuste", dit-elle de sa voix douce en retenant ses larmes.