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© AFP/Martin Bureau
L'escrimeuse française Laura Flessel
entre deux Horse Guards à son arrivée à la gare St-Pancras de Londres, le 24 juillet 2012
L'escrimeuse Laura Flessel , porte-drapeau de la délégation française, aborde à Londres ses cinquièmes jeux Olympiques avec un leitmotiv, la règle de trois "P": plaisir, performance et peur.
"Cette règle, je l'ai copiée: c'est Michel Sicard, mon entraîneur pendant 8 ans, qui me l'a donnée. Il m'a dit +Laura, écoute: la peur c'est normal. Mais il faut que le plaisir soit plus fort que la peur. Et si tu arrives à te réguler entre le plaisir et la peur, tu vas trouver de la performance+", raconte l'épéiste.
Depuis Atlanta-1996, où la +Guêpe+ a fait entrer l'escrime dans la lumière, la quintuple médaillée olympique ne cesse d'appliquer cette méthode.
"J'ai de l'expérience, alors j'ai intégré que la peur allait venir crescendo, la moutarde me monte au nez depuis un petit moment. Il y a toujours eu la peur, c'est mon compagnon de progression", avoue la double championne olympique 1996 (individuel et par équipes).
"La performance, c'est le travail, il faut continuer de travailler les fondamentaux. Et je remercie par exemple Maureen Nisima , ancienne championne du monde, d'être ma sparring-partner ici à Londres, alors que nous avons échoué à nous qualifier par équipes".
© AFP/Franck Fife
Laura Flessel
répond aux journalistes à la French House de Londres, le 25 juillet 2012, deux jours avant l'ouverture des JO
Mais au-delà de la peur et de la performance, il y a surtout le plaisir.
"Il faut que le plaisir prenne le pas sur tout le reste", assure-t-elle. "Le plaisir, c'est celui d'être ici, d'être au contact de cette équipe d'escrime, renouvelée en grande partie".
L'expérimentée gauchère, qui aura 41 ans en novembre, se mue en conseillère pour ses petits protégés de l'équipe de France d'escrime, dont 9 sur 13 disputent à Londres leurs premiers Jeux.
© AFP/
Bio de l'escrimeuse Laura Flessel
, porte-drapeau de la délégation française aux JO 2012 de Londres
"Créer une alchimie"
"Il faut aussi accepter d'aller voir les autres, les basketteurs, les handballeurs... c'est la chance que l'on a aux Jeux. Il faut s'inspirer de l'expérience des autres pour se bonifier, créer une alchimie pour aller chercher la gagne."
Car rien ne serait plus dangereux que de rester bloqué sur son sport, alors qu'aller voir ailleurs permet de mieux appréhender l'évolution de sa propre discipline.
"Au fil des olympiades, j'ai vu l'épée dames se bonifier", explique Flessel, qui dispute à Londres sa dernière grande compétition. "Au départ, l'épée dames avait un style un peu calqué sur le fleuret. Mais d'un jeu statique, on est passé à un jeu mobile. Du mobile à un jeu de forces, puis d'un jeu stratégique à un sport de sanction", relate-t-elle.
"Ma carrière, c'est une adaptation en permanence, avec la chance de tomber sur des bons clubs et les bons maîtres d'armes. Ma chance c'est d'avoir été bien encadrée".
Et d'avoir su aussi ajouter un quatrième "P" à cette règle: être professionnelle...